ZNIEFF 730030545
Massif forestier en rive droite du Job à Encausse-les-Thermes

(n° régional : Z2PZ0314)

Commentaires généraux

Ce massif forestier, bien délimité du point de vue de la géomorphologie, se situe dans le piémont calcaire commingeois. Les principaux sommets et crêtes de ce site (Mail du cap de la Pelade, cap de la Hage, Tuc de Hosets, pic de Montbajan) atteignent des altitudes comprises entre 500 et 700 m. L’ensemble des versants de cette ZNIEFF sont recouverts par la forêt caducifoliée. Toutefois, dans la partie sud de ce territoire, des peuplements clairsemés de chênes pubescents, ainsi que des fruticées à Buis, apparaissent sur de petites surfaces, laissant entrevoir ponctuellement une roche mère calcaire. En effet, de petites portions de dalles calcaires et de pelouses rocailleuses sont présentes sur ce versant, tout comme, au-dessus du hameau de Gouillou, un petit affleurement marneux où se développe la Molinie, une graminée non déterminante. Il existe un fort contraste au niveau de la végétation entre ce versant exposé au sud et le versant en ombrée du cap de la Hage, qui est recouvert par un bois de hêtres. Une grotte est également localisée à Gouillou, sur le versant est du Mail Teing. Enfin, le site englobe quelques prairies situées en périphérie des boisements et, en particulier, une prairie humide à Molinie.

Les oiseaux et les insectes correspondent aux principaux enjeux de ce territoire. Le Milan royal se reproduit sur les versants forestiers, tandis que le Hibou grand-duc a simplement été observé sans nidification avérée. La richesse en papillons est remarquable. En effet, le Miroir (Heteropterus morpheus) vole à proximité de petits affleurements marneux ; l’Azuré du serpolet (Maculinea arion) et la Bacchante (Lopinga achine), deux papillons protégés en France, se reproduisent sur ce site. L’Azuré du serpolet, qui pond dans des boutons floraux de l’Origan ou de serpolets, vit dans les pelouses ou les lisières. Quant à la Bacchante, elle est inféodée aux bois clairs à strate herbacée développée. En outre, 2 coléoptères cavernicoles endémiques vivent dans la grotte de Gouillou : Bathysciola lapidicola et Geotrechus trophonius. La donnée floristique la plus remarquable correspond à l’Hysope officinale (Hyssopus officinalis), une plante aromatique déterminante et assez rare en Haute-Garonne. Elle se développe dans des stations chaudes, sur les portions de pelouses rocailleuses en versant sud. De même, le Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica) et la Fétuque châtain (Festuca paniculata subsp. spadicea) ont été vus en soulane (non déterminants dans les Pyrénées). En ombrée du cap de la Hage, c’est au contraire l’ambiance fraîche d’une hêtraie qui prévaut. Parmi les plantes (non déterminantes) observées en versant nord, signalons la présence du Lis martagon (Lilium martagon) et du Doronic à feuilles cordées (Doronicum pardalianches), ce dernier étant assez rare en Haute-Garonne. L’Aubépine à deux styles (Crataegus laevigata) est omniprésente dans les boisements exposés au nord. Ce taxon déterminant est commun dans le piémont commingeois. Au nord-est, une prairie humide a été caractérisée sous le code : « 37.311 Prairie à Molinie sur calcaire ». De plus, cette parcelle accueille une station du Narcisse trompette (Narcissus bulbocodium). Ce narcisse acidophile, à floraison vernale, présente un enjeu patrimonial évident, bien qu’il ne soit pas déterminant pour les Pyrénées. En effet, le Narcisse trompette est ici en limite orientale de son aire de répartition. Dans le département de la Haute-Garonne, la station la plus orientale connue est localisée sur la commune de Labarthe-Inard. À proximité de cette ZNIEFF, d’autres stations de ce Narcisse existent dans des prairies mésohygrophiles acidophiles (37.312), localisées le long du ruisseau de la Lanne Morte.

Commentaires sur la délimitation

Ce massif forestier est bien délimité du point de vue de la géomorphologie. Il est cerné par la vallée du Job à l’ouest et celle du Ger à l’est. Il comprend des versants forestiers sur lesquels plusieurs espèces déterminantes ont été recensées. Les enjeux concernent principalement les oiseaux et les insectes. Le site englobe également plusieurs prairies en périphérie des boisements, dont certaines présentent un intérêt en tant que territoires de chasse des rapaces patrimoniaux, et une prairie à Molinie au nord du site.