Situé à la limite du Limousin et de l'Auvergne, l'étang de la Ramade et les milieux tourbeux associés forment un vaste éco-complexe d'une grande diversité. La région de Flayat se trouve dans le secteur Est de la Montagne limousine qui se caractérise au plan paysager par une présence relativement importante de formation végétale à grandes herbes sur sol riche appelée "mégaphorbiaie". C'est dans ce secteur du Limousin que l'on pourra trouver, parfois en peuplement très dense, la Doronique d'Autriche (Doronicum austriacum).
L'étang de la Ramade est le plus vaste du secteur, bien qu'aménagé pour l'accueil du public aux abords de la digue, il reste un site d'une grande valeur écologique où se juxtapose landes humides, boisement hygrophiles à Saules et prairies humides.
Parmi les espèces remarquables observées sur le site, nous pouvons citer :
La Loutre (Lutra lutra, protégée à l'échelle nationale), ce mammifère est très sensible à la qualité de l'eau. En régression partout en France, elle ne subsiste que sur le littoral atlantique et dans un noyau isolé correspondant grossièrement au plateau de Millevaches. Prédateur opportuniste, la loutre fréquente aussi bien les étangs que les petits cours d'eau aux eaux claires et bien oxygénées, son milieu de prédilection. Elle se nourrit aussi de poissons, batraciens, mollusques et de petits mammifères.
Le lézard vivipare (Lacerta vivipara, protégée à l'échelle nationale), ce petit lézard strictement inféodé aux zones tourbeuses présente la particularité de geler pendant les périodes les plus froides de l'hiver, et surtout de pouvoir continuer à vivre malgré tout. Cette capacité exceptionnelle est due à la sécrétion d'une molécule particulière qui pourrait avoir des applications très concrètes en médecine dans les transplantations d'organes.
Parmi les oiseaux, l'étang de la Ramade est surtout un lieu d'accueil pour de nombreuses espèces en hivernage ou en migration : Gallinago gallinago (Bécassine des marais), Chevalier Gambette (Tringa totanus), Balbuzard pécheur (Pandion haliaetus), Canard souchet et pilet (Anas clypeata et A. acuta).
L'étang de la Ramade héberge également quelques espèces nicheuses de grand intérêt : Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), Sarcelle d'hiver (Anas crecca), Fuligule milouin et morillon (Aythya ferina et A. fuligula) ou encore le Râle d'eau (Rallus aquaticus).
Au plan botanique, ce sont surtout les landes humides qui apportent les éléments les plus remarquables. Ainsi, on repérera facilement, dans les landes humides, les toupets cotonneux de la Linaigrette à feuilles étroites dès le mois d'avril. Ces toupets ne sont pas les fleurs de la linaigrette mais ses fruits. Une autre plante est à signaler, le trèfle d'eau. Cette espèce croît les pieds dans l'eau et ses racines forment très souvent des radeaux flottants.
Le site de l'étang de la Ramade comprend la surface en eau mais également les zones humides et tourbeuses associées : au Nord, il s'agit des prairies bordant le ruisseau de la Ramade et à l'Ouest, les prairies bordant le ruisseau du Pont.