ZNIEFF 740120219
VALLEE DE LA VIENNE DU PONT DE NOBLAT A LA CONFLUENCE AVEC LE TAURION

(n° régional : )

Commentaires généraux

La ZNIEFF couvre un secteur de la Vienne compris entre Saint-Léonard-de-Noblat et Saint-Priest-Taurion en Haute-Vienne. La partie amont repose sur des métatexites à biotite (gneiss granitisé) et des granites ; la partie aval sur des gneiss leptynitiques. Alluvions et colluvions occupent classiquement le lit mineur et les pentes. Le périmètre englobe le cours d’eau, les prairies et bois de pente situés de part et d’autre de la Vienne. Cette diversité géologique génère des substrats acidiphiles à acidiclines.

Encore assez peu perturbés, les habitats de cette ZNIEFF hébergent des espèces floristiques et faunistiques remarquables.
La Vienne mesure ici entre 35 et 50 mètres de large. Les faciès d’écoulement dominants sont les plats courants, entrecoupés de quelques fosses et de radiers. La profondeur moyenne oscille entre 1 et 1,5 mètre. Nous sommes dans « la zone à Ombre commun » de la rivière. Son lit est tout le long de cette ZNIEFF entravé par de nombreux ouvrages souvent peu ou pas transparents vis-à-vis de la migration des espèces ou de la dévalaison des sédiments. Ces obstacles posent de gros problèmes de continuité écologique et brident considérablement le fonctionnement normal du cours d’eau. Les sédiments fins et asphyxiants se déposent dans les masses d’eau lentiques formées en amont des seuils de moulins. Ces zones sont des mouroirs pour certaines espèces. C’est le cas notamment de la Moule perlière (Margaritifera margaritifera) qui se reproduit plus en amont et dont les jeunes individus qui dévalent se trouvent mortellement piégés dans ces sédiments.

Le cortège des poissons est relativement riche. La zone amont du site abrite l’Ombre commun (Thymallus thymallus) et la Truite commune (Salmo trutta fario), alors que la partie aval est une zone de reproduction de la Tanche (Tinca tinca) et du Brochet (Esox lucius). Cependant les populations de ces espèces sont fragiles. La Loutre (Lutra lutra) profite de la présence de l’Ecrevisse signal (Pacifastacus leniusculus) espèce exotique envahissante fortement implantée qui constitue pour elle une proie facile à attraper.

Le Cincle plongeur (Cinclus cinclus) y est nicheur quasiment sur tout le parcours.
Deux odonates rares fréquentes aussi la ZNIFF : le Gomphe semblable (Gomphus simillimus) et l’Agrion orangé (Platycnemis acutipennis). Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) est lui aussi bien représenté ici.

Les bois de pentes et les milieux connexes abritent deux espèces rares : La Genette (Genetta genetta) et le Milan royal (Milvus milvus). Ce grand rapace fortement menacé en Europe niche dans la ZNIEFF depuis plusieurs années.

Les carrières offrent des parois au Faucon pèlerin (Falco perigrinus) et au Grand corbeau (Corvus corax) nicheurs réguliers au sein du périmètre.

La flore est étudiée depuis le milieu du XIXe siècle ; plusieurs espèces liées aux landes et tourbières ont disparu, témoignant de l'évolution de la végétation vers des stades boisés. Les pentes fortement adspectées nord-est offrent un mésoclimat favorable à un cortège submontagnard qui trouve ici refuge à des altitudes bien inférieures à celles du plateau de Millevaches où la Vienne prend sa source ; on peut citer le Séneçon fausse-cacalie (Senecio cacaliaster), l'Erythrone dent-de-chien (Erythronium dens-canis),  la Circée intermédiaire (Circaea x intermedia), la Renouée bistorte (Bistorta officinalis), le Géranium livide (Geranium phaeum), la Fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma)...

Dans les mêmes conditions, on trouve au niveau du Bost une importante population de Prêle d'hiver (Equisetum hyemale) qui occupe un talweg boisé.

 

Commentaires sur la délimitation

La délimitation de la ZNIEFF est basée sur des sorties sur le terrain couplées à de l'interprétation de photos aériennes. La ZNIEFF englobe tous les habitats encore peu dégradés de ce secteur.