ZNIEFF 820000424
ZONE FONCTIONNELLE DE LA RIVIERE ISERE A L’AVAL DE MEYLAN

(n° regional: 3816)

General comments
No information available
Comments on the delimitation

Cette zone intègre l’ensemble fonctionnel formé par le cours inférieur de l’Isère, ses annexes fluviales et les zones humides voisines.

Entrecoupée de barrages, endiguée sur de longues portions, bordée de nombreuses industries, l’Isère est à l’aval de Grenoble une rivière dont la qualité des eaux est mise à mal par des pollutions toxiques ; leur impact peut être ressenti jusqu’au Rhône.

C’est pourquoi le Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin Rhône-Méditerranée-Corse (SDAGE) propose notamment ici des objectifs de restauration de la qualité de l’eau et des milieux (sédiments, toxiques), en cohérence avec ceux du « Plan Rhône ». Il préconise ainsi la préservation des milieux à haute valeur écologique, la protection de la nappe de l’Isère et de celles des terrasses perchées vis-à-vis de risques de pollutions accidentelles ou agricoles.

Des milieux naturels intéressants subsistent, conservant une flore remarquable tantôt inféodée aux zones humides (Prêle d’hiver, Gratiole officinale, Ophrys à fleurs lâches, Samole de Valerand, Spiranthe d’été…), tantôt aux « balmes » sèches situées à proximité immédiate (Micropus dressé, Liseron des Monts Cantabriques, Orchis à longues bractées…).

La faune reste riche en ce qui concerne les oiseaux (ardéidés, Guêpier d’Europe, Rémiz penduline…), les insectes (libellules en particulier), les mammifères (Castor d’Europe, Campagnol amphibie…) ou les poissons (Bouvière, Toxostome…).

Enfin, le site est concerné par une importante nappe phréatique, dont il faut rappeler qu’elle recèle elle-même une faune spécifique. Il s’agit d’un peuplement à base d’invertébrés aquatiques aveugles et dépigmentés. Ainsi, 45% des espèces d’Hydrobiidae (la plus importante famille de mollusques continentaux de France avec une centaine de taxons : Moitessieria, Bythinella…) sont des espèces aquatiques qui peuplent les eaux souterraines et notamment les nappes.

Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de ce réseau fluvial, dont les tronçons abritant les habitats ou les espèces les plus remarquables (ainsi que certains secteurs de « balmes » sableuses proches de la rivière) sont retranscrits par plusieurs zones de type I.

L’ensemble exerce tout à la fois des fonctions de régulation hydraulique (champs naturels d’expansion des crues) et de protection de la ressource en eau. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

Le zonage de type II traduit également la cohérence de cet ensemble écologique, et illustre également les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales (dont celles précédemment citées) en tant que zone d’alimentation ou de reproduction, mais aussi que zone d’échanges avec le fleuve Rhône à l’aval. La basse vallée constitue par ailleurs un axe migratoire important pour l’avifaune.

Le SDAGE rappelle enfin que la basse vallée de l’Isère s’inscrivait historiquement dans le domaine vital des poissons migrateurs rhodaniens.