il s'agit d'un secteur de grand intérêt : situé juste au sud du Lac Léman, à très faible distance de la rive, il est entouré de zones fortement urbanisées. Il conserve néanmoins un certain degré de "naturalité" qui lui procure toute sa valeur. Les milieux présents sont variés : on retrouve à la fois des "bas-marais" (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) alcalins et des pelouses arides sur les petits coteaux dominants le lacLa biodiversité est très importante. Ainsi, on peut observer un amphibien très rare et menacé : le Sonneur à ventre jaune. Ce crapaud au ventre jaune ponctué de noir affectionne les eaux stagnantes peu profondes en forêt ou en milieu bocager. Il hiberne d’octobre à mars-avril, enfoui dans la boue, sous les feuilles ou dans la terre humide. Lorsqu’il quitte ses quartiers d’hiver, il recherche des flaques temporairement en eau, des petites mares ou des ornières forestières dans lesquelles il va se reproduire. Sa longévité peut atteindre une trentaine d'années. L’association de zones ouvertes et de petits bosquets est le domaine de prédilection de la Pie-grièche écorcheur. D’un perchoir dégagé, elle s’envole pour capturer des proies au sol, des insectes surtout. Elle les empale, ensuite, sur les épines des arbustes environnants qui lui servent de garde-manger ou "lardoir". Cet oiseau migrateur n’est présent dans nos contrées que de mai à septembre. Citons aussi le Faucon hobereau ou le Milan noir pour les rapaces, le Harle bièvre, le Vanneau huppé et le Martin-pêcheur d’Europe pour les oiseaux associés aux milieux aquatiques. La flore est elle aussi d’une grande richesse. Les orchidées ont développé des trésors d’adaptation pour se reproduire. Elles attirent les insectes soit par leur nectar qui dégage une odeur plus ou moins forte soit par un leurre visuel. Dans ce cas, l’un de leur pétale, le labelle, ressemble à s’y méprendre à un insecte ou à une fleur nectarifère. C’est le cas notamment de l’Ophrys araignée qui singe une araignée ou de l’Ophrys abeille qui fait de même avec une abeille afin d’attirer l’insecte pollinisateur. Dans les zones humides de marais, on peut rencontrer une rare orchidée à l’odeur nauséabonde : l’Orchis punaise. On remarque aussi la présence de l'Ophioglosse (ou "Langue de serpent"). Cette curieuse fougère ne produit chaque année qu’une seule feuille constituée de deux parties bien distinctes : un limbe ovale vert tendre et un épi de sporange, qui lui confère sa ressemblance avec une langue de serpent. Elle a besoin de lumière mais tolère aussi les clairières et lisières forestières. Véritable fossile vivant, cette petite fougère est plus fréquente dans les prairies humides. Il est aussi possible de la rencontrer dans des milieux plus secs (pelouses de coteaux calcaires par exemple) dans des régions à forte pluviosité. Cette fougère est associée ici à l'Œillet superbe et à la Gentiane pneumonanthe, une grande et belle plante aux fleurs bleues facilement repérable. Citons encore dans les zones forestières deux plantes des sous-bois acides : la Pyrole verdâtre et la Pyrole à feuilles rondes. Ainsi, L’ensemble du site est d’une grande richesse biologique et mérite d'être préservé.