ZNIEFF 820003632
CHAINONS OCCIDENTAUX DES BARONNIES

(n° régional : 2617)

Commentaires généraux

Le massif des Baronnies, qui culmine à la Montagne d’Angèle (1606 m), fait partie des Préalpes méridionales. La géologie du secteur est particulièrement complexe, et le relief de prime abord chaotique s’y organise en fait autour de deux axes distincts : l’un nord/sud, dans le prolongement du Vercors, et l’autres est/ouest, à l’image des chaînons provençaux. Les calcaires alternent avec de vastes étendues de marnes noires sujettes au ravinement.

Le paysage présente des traits franchement méditerranéens, qu’il s’agisse de l’habitat, des pratiques culturales (pastoralisme, vigne, plantes aromatiques, cultures en banquettes d’oliviers…).

La région dans son ensemble présente un grand intérêt naturaliste et paysager.

Le vaste ensemble naturel décrit ici englobe sans solution de continuité les contreforts occidentaux du massif, de part et d’autres de gorges de l’Eygues.

Appartenant au domaine méditerranéen, comme l’illustre la place déjà importante prise par le Pin d’Alep, il comporte également un étage de végétation supra-méditerranéen dominé par la chênaie pubescente et la buxaie, voire quelques lambeaux d’un étage plus frais avec des fragments de hêtraie.

Il présente un grand intérêt floristique, avec la présence de types d’habitats de grand intérêt (fruticées de stations rocailleuses à Cotonéasters et Amélanchier, lits de graviers méditerranéens…) ainsi que de stations botaniques remarquables (elles concernent notamment des espèces méditerranéennes parvenant ici en limite de leur aire de répartition : Fumane à feuilles de thym, Colchique de Naples, Grand Ephèdre, Bruyères arborescente et à balais, Iris nain…).

Il en est de même en ce qui concerne la faune, notamment les oiseaux (avec de nombreux rapaces dont le Circaète Jean-le-Blanc, le Grand-duc d’Europe et le Hibou moyen-duc), les mammifères (avec une forte population de Chamois n’hésitant pas à fréquenter les terrasses à oliviers, ou le Castor d’Europe…), et l’entomofaune (papillons, dont l’Alexanor).

Le secteur abrite enfin un karst caractéristique des Préalpes du sud. Ce type de karst est caractérisé par sa discontinuité, du fait des mouvements tectoniques, des variations de faciès et de l’érosion intervenue durant la période miocène.

Le zonage de type II souligne l’unité de cet ensemble au sein duquel les secteurs abritant les habitats ou les espèces les plus remarquables (notamment les deux massifs principaux) sont retranscrits par plusieurs vastes zones de type I représentant un fort pourcentage des superficies. En dehors de celles-ci, d'autres secteurs peuvent s'avérer remarquables, par exemple les boisements installés sur les versants orientaux et septentrionaux très raides de la Montagne de la Lance…

Il illustre également les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales (dont celles précédemment citées), en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour plusieurs espèces remarquables (dont certaines exigeant par ailleurs de vastes territoires vitaux, telles que l’Aigle royal, les Vautours fauve, moine ou percnoptère), notamment parmi les oiseaux, les insectes ou les chiroptères.

Il souligne enfin la présence probable d’habitats naturels ou d’espèces remarquables en dehors des seules zones de type I, qui mériterait d’être confirmée à l’occasion d’inventaires complémentaires.

En ce qui concerne les secteurs karstiques, la sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

L’ensemble présente par ailleurs un grand intérêt paysager (gorges de l’Eygues…) et biogéographique, compte-tenu de la cohabitation souvent insolite d’animaux ou de plantes appartenant aux domaines montagnard et méditerranéen.

Commentaires sur la délimitation
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