ZNIEFF 820003756
ENSEMBLE FONCTIONNEL DE LA VALLEE DU DRAC ET DE SES AFFLUENTS A L’AMONT DE NOTRE DAME DE COMMIERS

(n° régional : 3828)

Commentaires généraux

Inscrit dans l’ample paysage du Trièves, cet ensemble naturel s’articule autour de la haute vallée du Drac et de ses affluents, principalement l’Ebron dont les gorges sont d’une sauvagerie toute particulière. La prédominance des roches tendres (schistes et argiles lacustres en particulier, formant les fameuses « terres noires ») est ici particulièrement remarquable.

Quant au Drac lui-même, son régime hydraulique est désormais profondément modifié par une succession de retenues (Le Sautet, St Pierre-Cognet, Monteynard-Avignonet, Notre-Dame de Commiers).

La vallée du Drac, dans sa partie amont, présente un relief abrupt avec d’importantes falaises rocheuses, des pelouses ensoleillées, des prairies et des zones boisées.

L’originalité des lieux découle entre autres de leur situation à la charnière du domaine « nord-dauphinois » et des Alpes du sud, ces dernières franchement xérophile (c'est à dire marquée par une végétation adaptée à la sécheresse).

Ainsi, les versant encaissés des vallées sont ici déjà soumis à une influence méridionale sensible, ce que traduisent clairement les formations végétales.

De nombreuses espèces remarquables sont présentes localement.

Ceci est vrai dans le domaine botanique, parmi les plantes messicoles (associées à certaines cultures traditionnelles : Adonis flamme, Androsace des champs, Caméline à petits fruits…), de même que celles propres aux milieux secs ou à affinités méridionales (Aster amelle, Buplèvre à feuilles rondes, Cirse de Montpellier, Leuzée à cônes…).

La faune est également diversifiée, que ce soit parmi les mammifères (Lièvre variable), les oiseaux (avec de nombreuses espèces rupicoles telles que le Grand-duc d’Europe ou le Tichodrome échelette…), les chiroptères (Minioptère de Schreibers, Verpertilion de Natterer…), les insectes (papillons azurés, Bacchante, Hermite…) ou les batraciens (crapaud Sonneur à ventre jaune).

Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de cet ensemble axé sur les vallées et les cours d’eau, dont les échantillons les plus représentatifs en terme d’habitats ou d’espèces remarquables (notamment en matière de pelouses ou de formations forestières sèches, formant des réseaux au fonctionnement fortement interdépendant) sont retranscrits par plusieurs zones de type I.

Les versants de « Terres-noires » instables dont le niveau d’artificialisation est nul ou excessivement faible, participent aussi à la définition du contenu et des limites de la ZNIEFF de type II.

Le zonage traduit particulièrement les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales :

- en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour de multiples espèces, dont celles précédemment citées ainsi que d’autres exigeant un large domaine vital (Aigle royal) ;

- à travers les connections existant avec le cours aval du Drac et les ensembles naturels adjacents (Haut-Trièves, Vercors…).

Il souligne de plus le bon état de conservation général de certains bassins versants, en rapport avec le maintien de populations d’Ecrevisse à pattes blanches, espèce réputée pour sa sensibilité particulière vis à vis de la qualité du milieu. Cette écrevisse indigène est devenue rare dans la région, tout spécialement à l’est de la vallée du Rhône.

L’ensemble présente par ailleurs un grand intérêt paysager et géomorphologique (avec notamment les « Demoiselles coiffées » de Roizonne, citées à l’inventaire des sites géologiques remarquables de la région Rhône-Alpes, ainsi que le phénomène d’épigénie du cours du Drac, correspondant à une modification profonde du réseau hydraulique local du fait de l’accumulation des sédiments).

C’est vrai aussi sur le plan biogéographique (compte-tenu du développement local des formations végétales sub-méditerranéennes).

Commentaires sur la délimitation
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