ZNIEFF 820030014
Rebord occidental du Vercors, du pas de Bouvaret au cirque de Peyrus

(n° régional : 26050009)

Commentaires généraux

Le rebord ouest du Vercors est souligné par un ensemble de grandes falaises qui dominent la plaine du Rhône. Plusieurs larges combes (combe de Beauregard-Baret, combe de St-Genis...) entaillent de ravins et gorges étroites le pli rocheux situé au-dessus de la plaine. Les falaises, fréquentées par quelques grimpeurs, portent des noms évocateurs (rocher du Roi gros-nez, rocher des Deux sœurs, la Momie…) tirés de leurs formes particulières. Cette zone doit toute sa diversité biologique à la variété des reliefs, petites combes bien abritées, crêtes montagneuses, et à un important étagement ; les altitudes extrêmes s'échelonnent, en effet, de 450 m à 1330 m. Au-dessus de la plaine, cet ensemble montagnard présente un réel intérêt biogéographique, avec sa mosaïque de milieux naturels : boisements de hêtre, falaises verticales et rochers, pelouses et landes sommitales... Plusieurs espèces caractéristiques de la faune et de la flore alpines (Tichodrome échelette, Pipit spioncelle, Saxifrage à feuilles opposées… pour n'en citer que quelques-unes) parviennent ici en limite occidentale de leur aire de répartition dans l'arc alpin. Les montagnes accueillent également l'une des rares stations françaises du Genêt du Dauphiné. Les chamois sont présents sur tout le site, en continuité avec les populations des "Monts-du-Matin" (chaînons occidentaux du Vercors), et peuvent descendre assez bas le long des reliefs, à proximité de la plaine. Les falaises hébergent des espèces prestigieuses, des grands rapaces tels que l'Aigle royal, le Faucon pèlerin et le Grand-duc d'Europe, qui établissent leur nid sur des parois tranquilles. La présence de ces trois espèces sur un même site est remarquable, et justifie de porter une attention toute particulière à ces habitats rupestres. Les grottes et cavités naturelles ont révélé la présence de chauves-souris.

La zone englobe un site remarquable pour les chauves-souris, avec une colonie de reproduction comptant entre 1000 et 3000 Minioptères de Schreibers et pas moins de dix espèces de chauves-souris, dont le Petit Rhinolophe, le Vespertilion à oreilles échancrées et le Vespertilion de Beschtein. Cette grotte constitue également le plus gros site d'hivernage en région Rhône-Alpes pour le Grand Rhinolophe (avec plus de quarante individus). Plus bas à l'étage collinéen, les pelouses et bois de chênes ou de pins sylvestres sont des secteurs particulièrement riches en orchidées. Les prairies sèches, notamment, localisées aux pentes calcaires ensoleillées de basse altitude, se présentent sous l'aspect d'un tapis plus ou moins discontinu de graminées, de légumineuses et d'orchidées. La diversité floristique de ces prairies est particulièrement élevée, par exemple, en ce qui concerne le nombre d'orchidées dont la plus remarquable est l'Ophrys de la Drôme, localisée principalement sur le pourtour du Vercors ; l'Orchis de Provence, l'"Homme-pendu" et l'Orchis bouc méritent également d'être cités… Ces prairies peuvent être pâturées ou fauchées. D’autres orchidées se rencontrent dans des habitats naturels aussi variés que les pelouses piquetées de Pins sylvestres, les bois de pins et de chênes ou forêt de Hêtre…L’'Orchis pâle, belle orchidée jaune, ou encore la discrète Epipactis à petites feuilles se rencontrent dans les bois montagnards. La Gymnadénie très odorante est une orchidée délicate, portant un épi grêle de petites fleurs rosées et très odorantes est peu exigeante quant à son habitat. On la trouve aussi bien dans les prairies sèches, que les prairies humides, ou encore les bois clairs. Mais les orchidées ne sont pas les seules plantes remarquables locales. La Campanule à larges feuilles, ne se retrouve ailleurs dans la Drôme que dans le vallon de la Jarjatte, à Lus-la-Croix-Haute. Les grappes de cette espèce, aux grandes fleurs violettes, s'épanouissent dans les sous-bois montagnards. La faune avienne est elle aussi variée. Le Bruant fou, qui niche dans les pentes rocailleuses couvertes de buissons, est un bon indicateur de milieux chauds et ensoleillés. A l'opposé, le Pouillot siffleur, localisé à quelques belles futaies, est un oiseau de l'Europe tempérée nichant rarement sous nos latitudes. Le Pic noir, dont les cris résonnent au printemps, se plait particulièrement dans les belles hêtraies âgées, pourvues de quelques arbres morts. La nidification de la Grive musicienne, oiseau plus fréquent à l'étage montagnard, a été observée dans les bois frais. L'Engoulevent d'Europe, qui recherche des landes sèches pour établir son nid au sol, est un oiseau nocturne dont le chant très particulier, rappelant un moteur, retentit au crépuscule. Le site est un lieu apprécié des randonneurs. Le circuit traditionnel des Romanais est la montée au pré de Cinq-Sous. Les crêtes peuvent se franchir en empruntant des pas dans les rochers, comme le pas de la Pierre, utilisés au Moyen Âge par les troupeaux transhumants, ou encore le pas de Bouvaret.

Commentaires sur la délimitation
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