D'une longueur de douze kilomètres et d'une largeur moyenne de deux, le massif de Saou est décrit comme l'un des plus beaux exemples de synclinal perché d'Europe. Beaucoup ont comparé la silhouette particulière du massif à un immense vaisseau dressé entre les plaines du Roubion, au sud, et de la Drôme, au nord. Avec son orientation générale est-ouest, presque parfaite, le contraste est poussé à l'extrême entre un double adret plein sud, directement adossé sur toute sa longueur à un double ubac, presque toujours à l'ombre. Les Trois becs, au sens strict, sont (du nord au sud) Rochecourbe, le Signal et le Véyou. Ils forment l'extrémité est du massif de Saou (la "proue du navire") qui culmine au Véyou, à 1589 m. Les Trois becs s'étendent en arc de cercle du Pas des Auberts, au nord (1249 m) à la Porte de Barry au sud (1051 m). Cet arc de cercle est centré sur la Grande Combe, puissante dépression boisée, au relief tourmenté, taillée dans le calcaire. Les sols y sont rocheux et peu profonds, avec une roche-mère très proche de la surface. Sur les calcaires, on trouve des argiles de décalcification, mélangées à un matériel sableux provenant du calcaire gréseux (plaine des Girards, certaines zones de la Laveuse, Bois vert...). L'étage subalpin n'existe qu'à l'état de lambeaux sur les crêtes, sur les vires et corniches difficiles d'accès. Le site est, en effet, situé en grande partie à l'étage montagnard. La forêt, plus ou moins dégradée, y couvre toute la surface et remonte jusqu’aux crêtes en profitant des versants orientés au nord. Que ce soit dans les pelouses subalpines ou dans les formations de l'étage collinéen, Il faut s'attendre à des rencontres inattendues. Les crêtes rocheuses sont favorables à la reproduction du Merle de roche et du Tichodrome échelette. Les prairies, pâturées par les troupeaux en estive, sont des zones de chasse de l'Aigle royal. Sa vue perçante lui permet d'apercevoir, furtivement, la Marmotte, qui a été introduite, ou le Chamois. Un autre mammifère, plus discret, la Genette habite la forêt de Saou. Celle-ci abrite, aussi, une petite population de Chouette de Tengmalm. L'exploitation forestière et la chasse au gros gibier constituent ici les principales activités, ainsi que le pastoralisme. L'abandon du pâturage (ovin ou équin), conduirait en moins d'un siècle à la hêtraie.