A l'ouest de Saint-Uze, la Galaure rejoint le Rhône à Saint-Vallier après avoir creusé dans le socle cristallin de belles gorges. La présence de roches dures constituant le socle est à l’origine des méandres plus ou moins marqués formés par la rivière. Le méandre le plus remarquable est sans conteste celui de Roche Taillée, à l'entrée des gorges. La rivière butte à cet endroit sur le massif granitique, puis revient vers l'est. Elle poursuit, ensuite, son cours vers l'ouest en dessinant un beau méandre presque fermé sous la chapelle romane de Sainte-Euphémie. Au cœur de ce cirque sauvage et peu accessible, la petite chapelle de Notre-Dame de Vals a été construite sur une colline boisée et rocheuse. Des fouilles réalisées dans ce cirque ont permit d'attester la présence de l'homme au néolithique. De nos jours, les gorges restent difficiles d'accès, ce qui renforce leur aspect sauvage. Aucun sentier ne parcourt les pentes escarpées du versant sud, entre Sainte-Euphémie et Saint-Vallier. En rive gauche, la route n'a pu franchir les gorges qu'après le percement du tunnel de Roche Taillée, en 1780. Elle continue ensuite en suivant de près les sinuosités de la rivière. La végétation des gorges montre de fortes similitudes avec celles des reliefs ardéchois de l'autre rive du Rhône. L'orientation générale est-ouest des gorges de la Galaure crée un microclimat favorable à une végétation de type méditerranéen. Le versant exposé au sud, ensoleillé et à l'abri du vent froid du nord, est ainsi couvert de boisements de Chêne vert, accompagnés d'un ensemble d'arbustes d’origine méridionale : Filaire à feuilles larges, Nerprun alaterne, Pistachier térébinthe, Genévrier oxycèdre (ou Cade)… Localement, de petits cactus naturalisés depuis longtemps (du genre Opuntia) recouvrent les pentes arides. A l'opposé, les versants nord, comme à la chapelle Notre-Dame de Vals, sont couverts de peuplements de grandes fougères, comme des Fougères mâles, typiques des microclimats frais et humides. Plusieurs espèces végétales vont trouver dans les gorges de la Galaure l'une de leurs rares stations à l'est du Rhône. C'est le cas du Genêt purgatif, du Chardon du Vivarais, de la Joubarbe d'Auvergne ou de la Doradille du Forez, espèces "ardéchoises" en terre drômoise. Les blocs rocheux sont couverts de lichens, et de nombreuses plantes qui, comme le Nombril-de-Vénus, la Saxifrage fausse-mousse, l’Orpin blanc ou le Ciste à feuille de sauge, profitent des moindres fissures. Certaines espèces plus rares sont à mentionner. La Notholéna de Maranta est une fougère des rocailles arides qui se remarque à ses anciennes feuilles desséchées persistant sous ses frondes vertes. Le Cléistogènès tardif, quant à lui, est une graminée des milieux secs sableux ou rocheux. De nombreuses espèces animales fréquentent les milieux boisés et les bords de rivières. Le Martin-pêcheur se signale par ses sifflements stridents qu’il émet lorsqu'il survole l'eau. Le Hibou Grand-Duc s'est installé dans des rochers inaccessibles. Le Circaète Jean-le-Blanc, petit aigle chasseur de reptiles, et l'Epervier, petit rapace chasseur de petits oiseaux, nichent très probablement dans les boisements des gorges. Le Castor d’Europe est présent dans toutes les gorges, et se signale à quelques troncs rongés en bord de rivière.