Inscrite dans les paysages du Bas-Vivarais, cette zone intègre le vaste ensemble de plateaux calcaires situé au nord des gorges de l’Ardèche.
Le patrimoine biologique local est considérable, et l’ensemble est inventoriés au titre des Zones Importantes pour la conservation des Oiseaux (ZICO) ; les espèces rupicoles (recherchant les milieux rocheux) sont bien représentées, avec par exemple des populations indigènes de Pigeon bizet. L’avifaune présente une originalité très marquée à l’échelle régionale en raison de la richesse du cortège d’espèces méditerranéennes parvenant souvent ici en limite d’aire géographique de répartition (Coucou geai, fauvettes méditerranéennes, Merle bleu, Moineau soulcie, Pie-Grièche méridionale…).
C’est aussi le cas parmi les reptiles (Lézard ocellé, Seps tridactyle), les batraciens (Rainette méridionale) et les insectes (libellules dont certaines très rares dans la région comme le Gomphus de Graslin et l’Agrion bleuâtre, Magicienne dentelée…) ou en matière de flore (Orchis à longues bractées, Bruyère arborescente, Tulipe précoce, Euphorbe de Nice).
Le peuplement est particulièrement riche en insectes (Magicienne dentelée) et en chauve-souris (Grand et Petit Rhinolophe).
Enfin, le secteur abrite un karst de type méditerranéen développé dans les calcaires ou les dolomies, caractérisé par des phénomènes de dissolution relativement lents, et une karstification ancienne. Le peuplement faunistique du karst de l’Ardèche est relativement bien connu ; certaines espèces (par exemple un coléoptère tréchiné) sont des endémiques dont la répartition est circonscrite au sud-est du Massif Central.
Le zonage de type II souligne l’unité de cet ensemble au sein duquel les secteurs abritant les habitats ou les espèces les plus remarquables sont retranscrits par plusieurs zones de type I (garrigues, plateaux ou « gras », gorges…) fortement interdépendantes. Il faut noter qu’il existe par ailleurs des indices forts de présence d’espèces ou d’habitats déterminants en dehors de ces seules zones de type I, qu’il conviendrait de confirmer à l’aide d’inventaires complémentaires.
Il souligne également particulièrement les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales, en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour de multiples espèces, dont celles précédemment citées, ainsi que certaines espèces à large domaine vital (Aigle royal, Aigle de Bonelli voire Percnoptère d’Egypte, nicheur local jusque dans des périodes récentes…).
Il met enfin en exergue la sensibilité particulière de la faune souterraine, tributaire des réseaux karstiques et très dépendante de la qualité des eaux provenant du bassin versant. La sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.
L’ensemble présente par ailleurs un intérêt paysager (il est cité comme exceptionnel dans l’inventaire régional des paysages) et géomorphologique.