Le lit de l'ancien Rhône à Bourg-lès-Valence est bordé d'une forêt très variée, composée de grands arbres comme des peupliers, saules, frênes ou aulnes. Le sous-bois luxuriant et inextricable de grandes herbes et d'arbustes se développe sur des limons fertilisés par les crues. Cet ensemble forestier, adapté à supporter et à résister aux crues, dessinait autrefois une bande verte continue dans toute la vallée. L'aménagement du Rhône, puis l'urbanisation l'ont morcelé et fragilisé. Le ruban forestier qui longe encore ici les bords du fleuve conserve un grand intérêt pour la nature. Les forêts alluviales accueillent ici un nombre élevé de passereaux, fauvettes, pouillots, pinsons, grives, rouge-gorges, troglodytes, bouscarles, mésanges, loriots... détectés dans les feuillages denses par leurs chants ou leurs cris, et qui tirent chacun parti de niches écologiques différentes. Le Pic épeichette est un pic miniature, à peu près de la taille d'un moineau, qui apprécie les boisements d'arbres au bois tendre (peupliers, saules). Le Milan noir, rapace migrateur présent de mars à août, installe son nid à la fourche de branches du haut des arbres. Ces forêts sont bien entendu l'habitat de prédilection du Castor d’Europe, invisible malgré de nombreux indices : nombreux chantiers, tas de bois sur les terriers-hutte, aux arbres et arbustes rongés. S'agissant de la flore, la diversité de ces forêts est très grande, avec de nombreux arbres (Peupliers noir, blanc et grisard, plusieurs espèces de saules, Frênes élevé et à feuilles étroites, Aulne glutineux, Robinier faux-acacia, érables, tilleuls…), un foisonnement de grandes herbes et lianes (armoises, chénopodes, tamier, clématite, souchets, prêles…) et d'arbustes (Sureau noir, fusain, églantiers…). En amont du site, une roselière longe les bords du Rhône. La Massette naine, signalée il y a plusieurs années, pourrait réapparaître à la faveur de limons et de crûes. A l'est, la digue caillouteuse et très drainante permet l'installation d'espèces de stations sèches. Parmi les arbres, il s'agit du Chêne pubescent et de rares Chênes verts. Sur les pelouses caillouteuses, quelques pieds de Thym vulgaire ou de Dactyle d'Espagne ont été observés. L’Omphalodès à feuilles de lin, grande rareté botanique d'origine méditerranéenne, a même été signalé, il y a une vingtaine d'années, sur la digue. Ces boisements du vieux Rhône, situés à proximité d'une agglomération, sont appréciés des pêcheurs et des promeneurs. Malheureusement, ils en subissent les conséquences (dépôt de déchets, de gravats …). La pose d'une barrière, fermée, sur la piste, a permis de limiter ces débordements dus à la fréquentation humaine.