Cette roselière, ainsi que le ruisseau de Malessard, sont situés sur la marge est du lit majeur du Rhône. Le ruisseau est alimenté par la nappe phréatique, et il marque le cours d'un ancien méandre du Rhône, déconnecté du fleuve depuis plusieurs siècles. Il s'agit d'une des dernières annexes hydrauliques naturelles alimentées par la nappe phréatique dans la plaine alluviale. A l'aval, il rejoint un contre-canal du Rhône qui assure, par l'intermédiaire d'un siphon, la connexion hydraulique avec la "lône" de la Platière. Le ruisseau abrite un insecte rare apparenté aux libellules : l'Agrion de Mercure ; cette population compte parmi les plus importantes (plusieurs centaines d'individus) de la plaine alluviale de la moyenne vallée du Rhône. Sept autres espèces de libellules remarquables se reproduisent ici. La roselière ainsi qu'une mare annexe abritent de petites populations d'amphibiens (Pélodyte ponctué, Rainette verte, Crapaud commun) qui ne trouvent plus dans la plaine que quelques sites favorables à leur reproduction.
Une espèce considérablement raréfiée et dont la protection est considérée comme un enjeu européen, le Maillot de Desmoulin (Vertigo moulinsiana), vient d'être redécouverte sur ce site. Il s'agit d'un gastéropode hygrophile fréquentant les marais et les zones humides des régions calcaires, qui peut être observé sur les plantes des berges d'étangs et de rivières de plaine.
Le ruisseau fait l'objet de curages périodiques sur certaines portions de son cours. Il en résulte un profil de berges abrupt et peu favorable à la petite faune et à la flore des zones ouvertes ensoleillées. Sur la majeur partie de son linéaire, il est bordé de zones intensivement cultivées, qui s'avancent le plus souvent au contact direct de la berge.