ZNIEFF 820030437
Etang Saint Louis et bois environnants

(n° régional : 26200001)

Commentaires généraux
Aucune information disponible
Commentaires sur la délimitation

Au nord du village de Suze-la-Rousse, la route traverse, entre les rivières le Lez et le Lauzon, une zone sableuse couverte de boisements de Pin maritime et de Chêne vert, qui alternent avec des parcelles plus ou moins étendues de vignes et de lavandes. Les dépressions topographiques, jadis occupées par des marais, ont depuis longtemps été drainées pour être plantées en vigne. Au cœur de cet ensemble sableux, l'étang Saint-Louis est la dernière zone humide subsistant de nos jours dans ce secteur. C'est un site très agréable, entièrement entouré de boisements (Pin maritime, Chêne vert, Pin parasol…). Le remarquable intérêt naturaliste local est signalé dès le début du siècle par le botaniste Constant Chatenier, qui découvre autour de l'étang de nombreuses espèces végétales rares, comme l'Utriculaire commune ou l'Ecuelle d'eau. L’étang Saint-Louis constitue toujours la seule station drômoise de cette dernière espèce. Dans les années 1960, le botaniste Maurice Breistroffer découvre une petite population de Loeflingie d'Espagne sur les sables gréseux bordant l'étang. Cette espèce méditerranéenne est inscrite au "livre rouge" de la flore menacée en France, et sa population fait l'objet d'un suivi par le conservatoire botanique de Gap-Charance. Suze-la-Rousse constitue la station la plus septentrionale de cette plante, dont la répartition suit le littoral depuis le Portugal et l'Espagne jusqu'aux côtes françaises. Les prospections botaniques récentes ont permis d'observer ici 344 espèces végétales, dont plusieurs espèces remarquables liées :- soit au marais : Laîche faux-souchet, Epipactis des marais, Ophioglosse (ou "Langue de serpent"), Fougère des marais, Utriculaire commune, Iris nain…- soit aux zones sableuses et sèches : Orchis à longues bractées, Silène conique, Silène à petites fleurs, Dompte-venin noir. Le site présente également un grand intérêt pour la faune. Georges Magraner étudie en 1982 alors les reptiles et les amphibiens de l'étang Saint-Louis, et met en avant sa grande richesse herpétologique : présence de toutes les couleuvres françaises à une exception près, du Pélobate cultripède, du Pélodyte ponctué, de la Rainette méridionale… Les études actuelles ont confirmé la présence de neuf espèces d'amphibiens et quatorze espèces de reptiles, dont le Psammodrome d’Espagne ou Lézard des sables. Les papillons font également l'objet d'un suivi, et des espèces rares, comme la Proserpine peuvent être observées. L'étang Saint-Louis fait l'objet d'un programme de gestion concertée mis en œuvre depuis 1996, qui vise à conserver et à restaurer sa diversité biologique ainsi que celle des milieux sableux environnants.

Depuis 1995, une dizaine de mares ont été creusées dans le marais dans un but de restauration écologique. L'abondance et la diversité des espèces d'amphibiens et des libellules ont été considérablement augmenté par ces travaux. Les libellules par exemple sont passée de 11 espèces dans les années 1980 à 41 espèces dans les années 2000.