La montagne de Montlaud est située dans le sud de la Drôme, entre Buis-les-Baronnies et Sainte-Jalle en passant par le col d'Ey. Elle sépare la vallée de l'Ouvèze de celle de l'Ennuye, et présente une barre calcaire orientée est-ouest qui culmine à 969 m d'altitude. Le contraste entre la végétation de l'ubac et celle de l'adret est ici particulièrement visible :- des boisements denses et impénétrables, dominés par le Buis et l'Amélanchier à feuilles ovales, couvrent le versant nord ;- le versant sud présente quant à lui une flore méditerranéenne à Chêne vert, Thym vulgaire, Euphorbe characias, et autres espèces de la garrigue. Les falaises de Montlaud sont le refuge de nombreuses espèces animales ou végétales. Le Genévrier de Phénicie se développe sur les falaises à l'adret, et semble tapisser les escarpements de ses boules vert sombre. La montagne de Montlaud par ailleurs connue des botanistes pour héberger deux cotonéasters rarissimes, arbustes méconnus ailleurs dans notre pays, et tous deux inscrits au "livre rouge" de la flore menacée en France. Le botaniste nyonsais De Saulce-Larivière y découvre en effet en 1898 un arbuste inconnu, que Constant Chatenier décrira en 1923 sous le nom de Cotonéaster du Dauphiné. L'arbuste, ignoré ensuite par la communauté scientifique, sera redécouvert en 1993 sur la montagne de Montlaud. Cette rare espèce, proche d'un cotonéaster de la Sierra Nevada andalouse, sera par la suite identifiée dans quelques autres localités de la Drôme et des Hautes-Alpes ; c'est une espèce des montagnes ouest-méditerranéennes dont la répartition reste à étudier. En 1996, un arbuste nouveau pour la flore française, le Cotonéaster de l'Atlas (connu de l'Atlas marocain et des sierras espagnoles), est à son tour découvert dans les Hautes-Alpes, puis sur la montagne de Montlaud. Les cotonéasters poussent dans des boisements très denses de Buis et d'amélanchiers, au pied des falaises. Un troisième cotonéaster, d'origine hybride, observé par Constant Chatenier au début du siècle, n'a pas été retrouvé en raison de la compacité du milieu. Le Merle bleu, le Faucon pèlerin et le Grand-duc d’Europe ont tous les trois été observés sur les falaises de Montlaud. Les landes, qui recouvrent les pentes de Montlaud, hébergent la Pie-grièche écorcheur, l'Alouette lulu, le Bruant fou et le Moineau soulcie. La Proserpine, petit papillon méditerranéen, qui vole au tout début du printemps, a été observé dans des pelouses rocailleuses en face sud.