Profondément enfoncé dans les Alpes du Nord, le Grésivaudan correspond à la partie centrale du Sillon alpin, entre Albertville et Grenoble. Il s'agit d'une véritable plaine au cœur des massifs montagneux. Dégagée par l’érosion fluviale puis profondément remaniée par de puissants glaciers qui ont façonné une auge de dimensions majestueuses, la vallée du Grésivaudan présente de grandes variations physiques et des milieux très intéressants. C'est le cas du Marais de Montfort, qui bénéficie désormais d’une gestion adaptée. Il s'agit d'un marais de plaine d’une grande richesse, tant du point de vue floristique que faunistique. Plusieurs groupements de végétation, comme des "bas-marais" (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) à Choin noirâtre, ou des prairies humides à Molinie bleue viennent diversifier l'ensemble. On y rencontre la Peucédan des marais, une grande ombellifère qui peut atteindre un mètre de haut, caractéristique de ces milieux humides. L’Utriculaire négligée est une plante carnivore, ses feuilles en lanières portent de petites outres, appelées utricules, capables de capturer de petits animaux. Entièrement immergée, l’Utriculaire commune passe inaperçue une grande partie de l'année. Elle se remarque en été par la présence de petites fleurs jaune vif qui apparaissent à la surface de l'eau. Les fleurs de l’Orchis odorant exhalent une agréable odeur de vanille. Citons aussi l’Isnardie des marais, l’Inule de Suisse ou le Pigamon jaune. Le centre d'intérêt naturaliste majeur réside cependant dans le peuplement d'insectes, libellules et papillons essentiellement. Le Fadet des Laîches est un papillon de plaine vivant dans les prairies humides et les marais à Molinie bleue et laîches, source de nourriture, entre autres, de sa chenille. Le Cuivré des marais reste relativement bien représenté dans la partie nord de la région Rhône-Alpes, à basse altitude. Les populations de ce papillon vivent également dans les zones humides : marais, prairies, bords de cours d’eau, où pousse l’oseille, principale nourriture de la chenille. La richesse en libellules (libellules) est exceptionnelle. La présence de l’Agrion hasté est déterminée par des tourbières conservant des zones d'eau libre et une végétation aquatique peu dense. C’est une espèce asiatique ; on la trouve ainsi jusqu'en Sibérie, et l’Europe occidentale représente la limite de son aire de répartition géographique. Citons aussi le Gomphus à pinces, l’Aeschne mixte, la Libellule fauve, l’Anax napolitain et le Cordulégastre bidenté.