Les pelouses sèches de Thoiry et Sergy sont situées au pied du versant est de la haute chaîne du Jura. Complètement orientées au sud-est, elles offrent les conditions de vie nécessaires à de nombreuses espèces prairiales. Leur formation remonte à 10 000 ans quand le glacier du Rhône, qui occupait alors tout le bassin genevois, déposait le long du flanc de la haute chaîne du Jura, des dépôts sous forme de moraines glaciaires. Le site a ensuite été occupé par l’homme qui a intensivement défriché la zone afin d’en faire des pâtures pour les troupeaux. Avec la déprise agricole, le site a été progressivement recolonisé par une végétation ligneuse menaçant alors les associations présentes. La fermeture des milieux s’est poursuivie jusqu’à il y a peu. L’intérêt naturaliste de ce milieu provient de son exceptionnelle diversité spécifique. Un grand nombre de plantes herbacées, d’insectes et d’oiseaux, comme l’Alouette lulu, trouvent ici leurs conditions de vie. Les pelouses sèches offrent une zone tampon entre les forêts de la haute chaîne du Jura et les prairies et cultures du bassin du Leman. On y trouve une grande variété de plantes et insectes inféodés à ce type de milieu comme bon nombre d’orchidées, de laîches, d’orthoptères et de coléoptères. Le pastoralisme pratiqué n’assure plus une charge animale suffisante. La proximité des bois est quant à elle favorable à l’implantation d’oiseaux remarquables comme le Loriot et l’Engoulevent d’Europe, tandis que la Pie-grièche écorcheur trouve refuge au sein des formations buissonnantes.