ZNIEFF 820030751
Marais de Fenières

(n° régional : 01000045)

Commentaires généraux

Le pays de Gex, bordé à l'ouest par le massif du Jura, s'étend jusqu'à la Suisse. Il s'agit certainement d'une des régions du département où les mutations induites par la pression foncière sont les plus rapides. Le milieu se compose d'un ensemble hétérogène (marais, prés, cultures, pelouses sèches...) souvent menacé par l'urbanisation. Le marais de Fenières appartient à ensemble de marais de pente du pays de Gex. Ce sont des marais dits tufeux. Ils correspondent à des zones de résurgences d’eaux provenant des massifs karstiques environnants. Les eaux fortement chargées en carbonate de calcium précipitent en arrivant à l’air libre et forment des dépôts de calcaires appelés tufs. Les marais tufeux représentent 4% de la surface des tourbières de la région. Ils sont en nette régression dans le pays de Gex du fait de travaux d'assèchement. Malgré sa superficie restreinte, ce marais présente un intérêt exceptionnel. Il est constitué par différentes formations herbacées : prairies humides à Molinie bleue, "bas-marais" (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) à Choin noirâtre, jonchaies... Une aulnaie ceinture le marais. Cette mosaïque d'habitats naturels est à l'origine d'une diversité floristique et faunistique. Le marais abrite en effet plusieurs espèces d'orchidées protégées dont le très rare le Liparis de Loesel. L'intérêt botanique est encore renforcé par la présence de plantes tout aussi remarquables : le Rossolis à feuilles longues ou encore le Souchet brun noirâtre. Du point de vue faunistique, l'existence du Cuivré des marais est tout à fait intéressante. Ce papillon pond ses œufs sur les oseilles sauvages, la chenille se nourrissant de leurs feuilles. L'avifaune est également très diversifiée avec un certain nombre d'espèces liées aux zones humides (Rousserolle verderolle en particulier). Les amphibiens aussi sont bien représentés. Le ruisseau de Fenières traverse le site du nord au sud. La bonne qualité de ses eaux permet la présence de l'Ecrevisse à pattes blanches. Cette espèce en voie de disparition sur l'ensemble du territoire national, ainsi qu'à l'échelle européenne, mérite que l'on s'en préoccupe. La présence de cours d'eau de qualité (eau pure, fraîche et riche en calcium), d'arbres en bordure favorisant les caches naturelles et un fond caillouteux et sableux sont quelques critères essentiels pour la survie des populations. Sa congénère américaine, concurrente pour l'occupation de l'espace, peut également lui être néfaste en provoquant des déséquilibres biologiques. Elle peut apporter des maladies (aphanomycose) que notre espèce autochtone ne supporte pas. L'intérêt que l'on doit porter à la préservation d'un tel site est d'autant plus grand qu'il s'inscrit désormais dans un contexte très humanisé, voire suburbain.

Commentaires sur la délimitation
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