Le Suc de Clava est situé sur la bordure méridionale du massif du Pilat. Le pastoralisme ovin et caprin constitue la principale activité locale. Ce dôme est recouvert de pelouses sèches ponctuées d'affleurements rocheux et de touffes de Callune ; dans sa moitié nord, il est colonisé par le Pin sylvestre. Le caractère remarquable de ce site est liée à la nature de la roche qui le constitue. Le Suc de Clava est, en effet, le seul affleurement de serpentine significatif de la bordure orientale du Massif central, au sein des vastes formations cristallines environnantes. La serpentine, ou serpentinite, est une roche verte aux tons variés, compacte mais assez tendre. Elle est constituée d'un minéral, la serpentine, et notamment d'oxydes de fer. Elle est issue de l'altération ou du métamorphisme de roches basaltiques. Au Suc de Clava, elle présente une forme massive avec des filaments brillants issues de roches magmatiques basiques ou ultrabasiques. Il en résulte un sol très pauvre en silice et en calcaire. Le Suc forme ainsi une zone refuge pour des plantes acidifuges (fuyant les sols acides) au sein des massifs siliceux du nord de l'Ardèche et du Pilat. Se développent dans les anfractuosités des rochers plusieurs espèces de fougères dont la Notholaena de Maranta et la Doradille à feuilles en coin. Le Suc de Clava constitue l'unique station française de cette dernière. La Minuartie de Diomède occupe ici l'une de ses deux seules stations en région Rhône-Alpes. C'est une plante de la famille des œillets, endémique (c'est à dire dont l'aire de répartition est limitée à une zone géographique restreinte) des Pyrénées orientales et des Cévennes. D'autres plantes des rochers siliceux peuvent être observées. C'est le cas de la Centaurée pectinée. Le Tabouret des montagnes pousse ordinairement sur des milieux calcaires. Il trouve ici un site refuge. Du point de vue faunistique, les milieux ouverts abritent l'Alouette lulu. Présente en France toute l'année, elle est surtout fréquente dans le sud-est. Le reboisement en résineux est une des causes de la forte régression de cette espèce. L'Engoulevent d'Europe, invisible pendant la journée, peut être entendu, au crépuscule. Présent en France d’avril à septembre, il est plus fréquent dans le sud de l’hexagone, et se reproduit sporadiquement sur l’ensemble du territoire.