Dominant le lac du Bourget (plus grand lac naturel de France), le Haut de la Charvaz englobe la partie de crête du Mont du même nom jusqu’au col du Chat et les coteaux ensoleillés redescendant sur le village viticole de Billième. Une exposition chaude et un sous-sol calcaire très drainant ont permis l’installation de milieux xériques (recherchant la sécheresse) qui comptent parmi les types d'habitats naturels dont la protection est considérée comme un enjeu européen : pelouses sèches calcicoles ou lisières de forêts thermophiles (recherchant les expositions chaudes) regroupant un cortège d’espèces remarquables. La diversité en chauves-souris est remarquable puisque cinq d’entre elles fréquentent assidûment la zone. La Barbastelle est une chauve-souris de taille moyenne (4,5 à 6 cm pour le corps plus la tête), au pelage assez noir. Ses oreilles sont caractéristiques, assez grandes, de forme presque carrée. Elles sont jointes à leur base, vers les yeux, à la naissance du museau qui est très court et épaté comme celui d’un bouledogue. Cette espèce résiste assez bien au froid. Si elle est bien répartie en France et en Europe, elle reste en général peu abondante localement. L’Oreillard méridional (ou Oreillard gris) est peu distinct de l’Oreillard roux. Les deux ont des oreilles bien caractéristiques, comme leur nom l’indique. Espèce de taille moyenne au pelage bicolore brun foncé à la base et roussâtre au sommet, la Noctule de Leisler affectionne les trous dans les vieux arbres ou les vielles demeures pour y nicher. La Pipistrelle de Nathusius fréquente les forêts comportant de vieux arbres aux troncs creux et des points d’eau. La région Rhône-Alpes occuperait une place importante pour l’hivernage de l’espèce. Quant au Vespertillion de Bechstein, il est aisément reconnaissable par son ventre presque blanc et son dos brun roussâtre ; il se remarque aussi par ses oreilles très longues qui dépassent nettement le museau lorsqu’elle sont rabattues vers l’avant. Sur les coteaux calcaires ensoleillés qui surplombent le village de Billième, la Marguerite de la Saint Michel à floraison tardive (fin août à octobre) épanouit ses inflorescences jaunes et violettes. Il est associé à une belle orchidée rappelant par la forme du labelle de sa fleur une abeille, d’où son nom : l’Ophrys abeille. L’Agrion de Mercure est une libellule en déclin dans nombre de pays européens. Elle conserve des populations importantes en France, dont la responsabilité est donc importante dans la conservation de cette espèce. Récemment découverte en Savoie, l’espèce a besoin du maintien d’une végétation riveraine entretenue pour se développer. Le Lucane cerf-volant présente un fort intérêt, même s’il reste relativement répandu dans notre région. Les adultes ne sont actifs que pendant une courte période entre le printemps et l'été. Les œufs, déposés sur les arbres morts ou sénescents, donnent naissance à des larves qui vont se développer pendant généralement cinq ans. Le Lucane joue ainsi un grand rôle dans la décomposition des vieux arbres. L'insecte construit ensuite un cocon dans lequel il passera son dernier hiver avant la courte phase adulteL’Engoulevent d’Europe, lui, est un oiseau qui s’installe dans des milieux couverts de végétation basse, clairsemée, avec des placettes nues ; il construit son nid à même le sol. Préserver les landes et éviter la sur fréquentation des secteurs de nidification sont des mesures à prendre pour préserver cet oiseau migrateur. Le Hibou Petit-duc vit également aux abords du site ; c’est un migrateur revenant courant mars sur ses territoires. Ce petit rapace nocturne se nourrit principalement d'insectes (coléoptères, sauterelles, papillons nocturnes…), plus fréquents sur les prairies humides. Quant au Guêpier d’Europe, bel oiseau très coloré, il niche en petites colonies et revient d'Afrique vers la fin d'avril. On remarque aussi la présence de l’Alouette lulu, du Circaète Jean-le-Blanc et du Faucon pèlerin. Enfin, il est très intéressant de savoir que l’Ecrevisse à pattes blanches fréquente le site. En effet, ce crustacé est un excellent indicateur de la qualité de l'eau et des habitats aquatiques. En France, sa régression, en partie due aux perturbations humaines, en fait une espèce très menacée. Sa congénère américaine, concurrente pour l'occupation de l'espace, peut également lui être néfaste en provoquant des déséquilibres biologiques. Son introduction sur notre territoire a contribué à la propagation de la peste des écrevisses, qui représente un risque sanitaire important pour les écrevisses autochtones.