ZNIEFF 820031331
Rebord méridional du Massif des Bauges

(n° régional : 73110004)

Commentaires généraux
Aucune information disponible
Commentaires sur la délimitation

A la jonction de la Combe de Savoie et de la cluse de Chambéry, le rebord méridional du massif des Bauges forme une avancée de falaises calcaires et de pentes abruptes et caillouteuses qui sont propices à l’implantation des célèbres crus des Vins de Savoie (Chignin, Bergeron, Mondeuse …). Mais ce secteur pourrait aussi bien être connu pour la richesse des milieux qu’il abrite. Ce grand site qui s’étend entre Chignin et Cruet, depuis la limite des vignes jusqu’au sommet des falaises recèle des milieux et des espèces adaptées aux conditions sèches et chaudes de l’endroit. Le développement puis le retrait de la vigne (avant la mise en place d’une Appellation d'Origine Contrôlée) ont aussi été sources de diversification qui ont permis d’abord de défricher certain secteur, avant qu’une reprise progressive des "friches" n’ait lieu suite à l’abandon. C’est cette diversité des exploitations de l’espace et des états d’évolution du couvert végétal qui est à l’origine de la richesse de ce site. On y trouve ainsi :- des milieux ouverts (d'origine naturelle comme les falaises, les éboulis et les dalles calcaires, ou liés à l'activité humaine comme les terres nues) ; ceux -ci hébergent des plantes telles que la Campanule carillon ou l’Orpin de Nice,- des pelouses souvent très sèches, à forte richesse floristique et où se trouve l’essentiel des espèces remarquables : Aster amelle (ou Marguerite de la saint Michel), Laser de France, Stipe pennée (ou Plumet), Orchis bouc…- mais ce qui marque le plus le caractère des lieux est sans doute la présence dans les fourrés d’espèces typiques des milieux méditerranéens : Rouvet blanc, Pistachier térébinthe, Sumac fustet (ou "Arbre à perruque")…autant de témoins d’influences climatiques méridionales, et de l’opportunité offerte aux espèces par les couloirs du Rhône et de l’Isère pour remonter vers le nord. Les forêts sont généralement plus pauvres : la chênaie à Chêne blanc (Chêne pubescent), même si elle présente des espèces intéressantes comme l’Erable de Montpellier ou le Mélampyre à crête, est souvent envahie par le Buis qui contribue activement à la protection des sols mais constitue un frein à l’implantation d’une flore variée. Les tillaies qui se développent dans les ravins sont en revanche plus intéressantes du fait de leur rareté en France. Enfin, les falaises constituent un point d’intérêt supplémentaire avec la présence des rapaces rupestres comme le Circaète Jean le Blanc, le Faucon pèlerin, le Grand-duc d'Europe. La superficie importante de ce secteur offre la possibilité de retrouver en des lieux différents voire en des temps différents des milieux variés pour autant que l’exploitation (qu’elle soit forestière, agricole, cynégétique, récréative…) se maintienne à un niveau raisonnable. Ainsi toutes leurs phases d’évolution pourront être préservées ce qui permettra le maintien des milieux et des espèces associées à chacune d'entre-elles.