Le massif calcaire des Bauges présente une structure contrastée avec des alternances de plateaux, vallées et synclinaux perchés. Les températures hivernales y sont très rigoureuses, et elles restent fraîches en été ; les précipitations y sont importantes, caractéristiques des massifs alpins externes. Le site du bois de Pré Poirier et du Pré Lamy englobe le point culminant du massif, la pointe d’Arcalod. Forêts de résineux en stations froides (avec épicéa dominant) et forêts fraîches de ravins et de pentes abritent de nombreuses espèces végétales et animales remarquables. Le Sabot de Vénus qui doit son nom à la forme de son labelle en pantoufle, éclôt ses belles fleurs jaune et marron sous l’ombrage de la forêt. Deux pyroles, la Pyrole intermédiaire et la Pyrole à feuilles rondes trouvent dans la litière acide des forêts d’épicéas les conditions nécessaires à leur développement. Les cônes des conifères sont la principale source de nourriture du Cassenoix moucheté ; il n’est pas rare de le voir et de l’entendre, perché au sommet d’un épicéa et poussant son cri rauque, semblable au choc de deux pierres l’une contre l’autre. D’autres espèces de plantes s’installent plutôt dans les milieux dégagés, prairies et alpages ou encore pelouses sèches. C’est le cas de l’Orchis odorant. La Primevère oreille d’ours est facilement reconnaissable à ses feuilles oblongues, glabres, charnues, lisses, entières ou dentées et situées toutes à la base ; on la trouve en populations assez importantes dans les Préalpes calcaires de la région. La Saxifrage fausse diapensie a développé des poils sur la tige et les feuilles pour limiter l’évaporation et possède de solides racines pour s’accrocher au rocher. Elle peut ainsi pousser jusqu’à haute altitude sans souffrir du froid et du dessèchement. Présent dans les lacs jusqu’à 2500 m d’altitude, le Triton alpestre est le plus bigarré de nos tritons. Le mâle en livrée nuptiale porte une crête à bord droit festonnée de points noirs ; ses flancs marqués de tâches noires sont ornés d’une bande latérale d’un bleu intense et son ventre est orange vermillon uni. Hivernant enfoui dans la terre ou sous des pierres, cet amphibien se nourrit d’invertébrés aquatiques et de têtards lorsqu’il est en phase aquatique et de vers en phase terrestre. Le Merle de roche, au typique plumage orange et bleu, se rencontre sur les versants abrupts. Quant au Sizerin flammé, il vit dans les zones semi-ouvertes faisant la transition entre la forêt et les alpages ; ce sont des zones dans lesquelles alternent résineux rabougris adoptant des formes de bonzaï et prairies ou dalles rocheuses nues : on les appelle les "zones de combat". On peut aussi citer comme espèces présentes sur ce site à la grande richesse biologique le Chamois et le beau papillon Apollon, très bon planeur capable de parcourir de grandes distances.