Entre Givors et Limony, la bordure est du massif du Pilat voit se succéder environ vingt-cinq ravins creusés dans le piémont rhodanien. Les vallées ainsi taillées dans la roche sont très abruptes, et offrent par là-même des milieux très contrastés :- adrets très ensoleillés à chênaie pubescente, pelouses sèches entrecoupées de pointements rocheux et terrasses viticoles ;- ubacs plus frais densément boisés, et ripisylves (boisements qui se développent sur les bords des cours d'eau) de fonds de vallon. Le profil en long des cours d’eau (surtout dans leurs tronçons encaissés) est très pentu, passant sur très peu de distance de 300 m d'altitude sur le plateau à 150 m à la confluence avec le fleuve Rhône. C’est dans les secteurs de gorges qu'alternent cascades et fosses, favorisant ainsi une bonne oxygénation des eaux. En raison d’un déficit hydrique marqué en période estivale, tous les cours d’eau subissent des étiages sévères. En revanche, ils réagissent très rapidement aux fortes précipitations et présentent alors des crues déjà de type "cévenol", brutales et importantes. La combe de la Petite Gorge dans laquelle coule le Mornieux est un ravin densément boisé, limité sur le versant nord par des prairies et des cultures. Le paysage de cette vallée autrefois très riche en milieux ouverts thermophiles (recherchant la chaleur) a fortement évolué suite aux modifications des pratiques agricoles, et il est désormais dominé par des boisements denses de ravin et des chênaies sur rocher. Toutefois les buttes rocheuses épargnées par la végétation ligneuse abrite une flore xérophile (recherchant la sécheresse) intéressante, avec la présence de l'Anthémis des Teinturiers, de l’Immortelle jaune ou du Ciste à feuilles de Sauge. Malgré la faible surface désormais occupée par les milieux ouverts, le Bruant proyer a été observé nicheur ainsi que l’Engoulevent d’Europe. La nidification de ce dernier n’a cependant pas été confirmée ici depuis plusieurs années. Parmi les insectes, on remarque la présence du Damier de la Succise, papillon dont la protection est considérée comme un enjeu européen en matière de conservation des espèces. Il est inféodé à une plante des prairies humides : la Succise des prés. L'insecte pond en effet ses œufs au dos des feuilles de celle-ci., qui alimente ensuite la chenille.