Au sortir de l'agglomération d'Annemasse et juste avant de pénétrer sur le territoire suisse, l'Arve montre une nouvelle facette de sa "personnalité". Succédant au torrent impétueux de sa haute vallée, aux secteurs tressés de piémont, au défilé d'Arthaz, la rivière prenait ici ses aises et s'étalait dans un large lit avant de reprendre un cours de méandres serrés en territoire genevois. Le bois de la Vernaz est un lambeau de forêt riveraine qui atteste de ce passé récent. En revanche, les "Iles" d'Etrembières ne témoignent plus que par la toponymie du cours changeant de l'Arve. Ici aussi, l'exploitation de "l'or gris" (sables et graviers) a profondément marqué le paysage : endiguement, enfoncement de la ligne d'eau, grands plans d'eau de gravières abandonnées reconquis par la végétation naturelle. L'ensemble conserve néanmoins un fort intérêt naturaliste, qu'il s'agisse de la présence d'habitats naturels, de plantes remarquables ou d'animaux tels que Castor d'Europe, oiseaux paludicoles ou libellules. La préservation d'un tel ensemble est un enjeu important dans le contexte suburbain local.