ZNIEFF 820031618
CHAINON DE LA MONTAGNE DES PRINCES, DU GROS FOUG ET DE LA MONTAGNE DE CESSENS

(n° régional : 7424)

Commentaires généraux
Aucune information disponible
Commentaires sur la délimitation

Le long chaînon dissymétrique qui voit se succéder du nord au sud la Montagne des Princes, le Gros Foug , la Montagne de Cessens et le Corsuet dépasse quelque peu les 1000 m d’altitude ; il est géologiquement rattaché au massif jurassien. Sa crête est armée par les strates de calcaires urgonien, tandis que le cœur érodé de l'« anticlinal de la Chambotte » apparaît sur son versant ouest.

Dominant à l’ouest la vallée du haut-Rhône et le lac du Bourget, il disparaît au nord sous la couverture molassique, et s’interrompt au sud au-dessus d’Aix les Bains.

Entre la Montagne des Princes et le Gros Foug, le trait de scie des Gorges du Fier constitue un exemple célèbre de « relief antécédent ».

Le massif est couvert principalement de boisements feuillus (ils ont parfois fait l’objet d’enrésinements étendus), et ne conserve plus que de rares pâturages.

Une barre rocheuse précédée d’éboulis, très bien exposée, se développe sur le flanc ouest du plissement. Au sein d’une végétation à dominante collinéenne et montagnarde, elle favorise le développement de « colonies méridionales », avant-postes d’espèces méditerranéennes. Les environs de Brison Saint Innocent, bénéficiant d’un microclimat d’abri exceptionnel, sont à cet égard éloquents.

Ces conditions particulières participent à une forte diversité biologique.

Celle-ci s’exprime par la présence de types d’habitats naturels remarquables (pelouses calcaires semi-arides…), mais aussi à travers une flore de grand intérêt. On retiendra l’abondance des espèces méridionales parvenant ici en limite de leur aire de répartition (Erable de Montpellier, fougère Capillaire, Sumac fustet, Orlaya à grandes fleurs, Pistachier térébinthe, Stipe plumeuse…), ou de celles caractérisant les pelouses sèches (Ail joli, Aster amelle, Mélampyre à crêtes…) et les rochers (Primevère oreille d’ours).

L’ensemble présente par ailleurs un intérêt ornithologique élevé, compte tenu de son intérêt pour les espèces rupicoles (Grand-Duc d’Europe, Faucon pèlerin, Hirondelle de rochers, Martinet à ventre blanc…), et abrite des colonies de Chamois.

Le secteur abrite enfin un karst de type jurassien. Ce type de karst se développe sur un substrat tabulaire ou plissé ; il est caractérisé par l’abondance des dolines, l’existence de vastes « poljé » dans les synclinaux, la formation de cluses, et le développement de vastes réseaux spéléologiques subhorizontaux.

Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de cet ensemble dont les éléments les plus représentatifs en terme d’habitats ou d’espèces remarquables sont retranscrits à travers plusieurs zones de type I (gorges, friches, versants…) au fonctionnement fortement interdépendant.

Il remplit en outre une évidente fonction de corridor écologique, formant l’une des principales liaisons naturelles entre les massifs subalpins et l’arc jurassien.

Le zonage de type II traduit ainsi particulièrement les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales, en tant que corridor écologique, mais aussi zone d’alimentation ou de reproduction pour de nombreuses espèces, dont celles précédemment citées.

S’agissant du milieu karstique, la sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

L’ensemble présente par ailleurs un grand intérêt paysager, (avec par exemple le site du Val de Fier), géomorphologique et biogéographique (stations botaniques en situation marginale : « colonies méridionales » et autres).