Ce vaste ensemble naturel constitue une unité géologique, et réunit autour du massif du Mont-Blanc plusieurs de ses « satellites ».
Il forme en effet l’un des principaux massifs cristallins des Alpes externes (au même titre que le Mercantour, les Ecrins ou Belledonne).
La vallée de Chamonix isole ici deux sous-unités : à l’ouest, le massif des Aiguilles Rouges (qui conserve quelques traces de sa couverture sédimentaire), et le massif du mont Blanc proprement-dit à l’Est.
Ce dernier, qui culmine à 4810 m et aligne de nombreux « 4000 », est le plus haut et l’un des plus grandioses des massifs alpins. Il concentre l’essentiel des superficies glacières françaises, et la majesté de ses paysages n’est plus à vanter. Il forme un bloc compact, long de 50 km et large de moins de 15, formant ligne de partage des eaux entre le Rhône et le Pô.
Bien que proche par son substrat, le massif des Aiguilles Rouges, qui lui fait face à l’opposé de la vallée de Chamonix, présente une topographie bien différente ; à l’aiguille du Belvédère, il n’atteint pas 3000 m. Un relief tourmenté, hérité du retrait glaciaire (seules subsistent désormais quelques modestes glaciers) y a favorisé l’installation de petits lacs et de dépressions marécageuses.
En matière de patrimoine naturel, sur le massif du Mont Blanc prévalent bien entendu les étages alpin et surtout nival.
La vie est pourtant loin d’être absente dans cet univers de glaciers, de dômes et d'aiguilles. Les milieux naturels représentés sont très diversifiés, et soumis aux aléas de la haute montagne (éboulis, avalanches, retrait glaciaire ; on peut y observer de remarquables exemples reconquête des moraines par la végétation …). La faune alpine est bien représentée, ainsi que la flore (exclusivement silicicole cependant) notamment en ce qui concerne les lichens et les habitats d’altitude (pelouses riveraines arctico-alpines…).
Aux Aiguilles Rouges, l’étage alpin est particulièrement bien illustré, avec une prédominance des formations de landes, pelouses, rochers et éboulis. La faune, particulièrement riche (ongulés, tétraonidés de montagne…), bénéficie du statut local de réserve naturelle. Quant à la flore, elle est particulièrement riche dans certains domaines taxonomiques (lycopodes), et l’existence de nombreuses zones humides constitue un facteur de diversité supplémentaire.
Parmi les habitats remarquables représentés, on peut citer les pelouses riveraines arctico-alpines. La flore comprend de nombreuses espèces rares, qu’il s’agisse des zones d’altitude (Achillée noirâtre des massifs subalpins orientaux, Achillée musquée, quatre espèces d’androsaces dont celle de Vandelli adaptée aux substrats siliceux, Vergerette de Gaudin, Génépi noir, Orchis nain, Drave de Fladniz, saules nains, Woodsia méridional et Woodsia des Alpes…), des prairies de montagne (Botryche multifide, Chardon bleu, Polémoine bleue…), des zones humides (Laîche de Magellan, Laîche faux pied d’oiseau, Jonc arctique…), des forêts (Racine de corail, Epipogon sans feuille, lycopodes), ou des rochers (Sélaginelle de Suisse).
S’agissant de la faune, on peut citer la très bonne représentation des mammifères (Lièvre variable, ongulés -Cerf élaphe, Bouquetin des Alpes, Chamois, chiroptères), de l’avifaune forestière (Cassenoix moucheté, Pic tridactyle…) et rupicole (Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Tichodrome échelette), de l’entomofaune (libellules, papillons Azurés de la canneberge, Damier de la succise et du chèvrefeuille, Solitaire) ou des poissons (Omble chevalier).
Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de cet ensemble, dont les espaces les plus représentatifs en terme d’habitats ou d’espèces remarquables (écosystèmes montagnards, gorges, forêts, zones humides…) sont retranscrits à travers un fort pourcentage de vastes zones de type I, en particulier aux Aiguilles Rouges.
Il englobe les zones abiotiques naturelles, permanentes ou transitoires de haute montagne, ou les éboulis instables correspondant à des milieux faiblement artificialisés.
Le zonage de type II souligne particulièrement les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales :
- en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour de multiples espèces, dont celles précédemment citées, certaines exigeant un large domaine vital (Cerf élaphe, Bouquetin des Alpes…) ;
- à travers les connections à ménager entre le massif du Mont Blanc proprement-dit et celui des Aiguilles Rouges, ou celles existant avec les autres ensembles naturels voisins du haut Faucigny, du Valais, du Grand Paradis et du Beaufortain.
L’ensemble présente en outre un intérêt paysager de premier plan (il est cité comme exceptionnel dans l’inventaire régional des paysages), géologique (avec par exemple les poudingues de Vallorcine cités à l’inventaire des sites géologiques remarquables de la région Rhône-Alpes), minéralogique et géomorphologique, ainsi que scientifique, pédagogique voire même historique, au cœur de l’un des tous premiers sanctuaires de l’alpinisme…