Le massif de Belledonne forme une chaîne cristalline de près de quatre-vingt kilomètres de long. La ligne de crête, qui oscille entre 2300 et 3000 m d’altitude, domine le Grésivaudan. Il est relativement peu arrosé par rapport aux autres secteurs montagneux environnants. Ces conditions contribuent à la diversité des milieux naturels ainsi qu'à une grande richesse spécifique. Le vallon est emprunté par le torrent du Veyton. L’humidité constante du site et l’altitude sont deux des facteurs ayant conduit à l’installation de tourbières. Elles sont constituées de formations végétales "tremblantes" ou flottantes, composant une mosaïque d’habitats aquatiques et tourbeux : ce sont des tourbières de transition, très riches en espèces végétales et animales protégées. Celles-ci marquent le passage progressif d'un "bas-marais" (tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) vers un "haut-marais". Les hauts-marais se forment grâce à l'action de mousses spécifiques, les sphaignes. Tandis que croît la partie supérieure de la mousse, sa partie inférieure périt et se transforme en tourbe. C’est ainsi que se forme lentement une épaisse couche de tourbe, qui s’élève au-dessus de la nappe phréatique. On remarque ici la présence de la Laîche pauciflore, très localisée dans les Alpes, le Jura et les monts du Forez, et de la Laîche des bourbiers ; il s'agit de deux espèces rares et menacées en France. Le maintien d’un bon équilibre hydraulique sur la tourbière et la limitation de la colonisation spontanée par les ligneux sont nécessaire au maintien de ces milieux naturels originaux et des espèces présentes.