ZNIEFF 820031932
Versant adret de la vallée de la Romanche au Lac du Chambon

(n° régional : 38270007)

Commentaires généraux

La région du Haut Oisans, au cœur des Grandes Alpes dauphinoises, s’articule autour de la partie haute de la vallée de la Romanche et de ses deux affluents principaux : le Ferrand et le Vénéon. Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la vallée de la Romanche s’insère profondément à l’intérieur du massif alpin, prenant sa source sur la partie orientale du Massif de la Meije. C’est une ambiance fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse qui prédomine ici. Protégé par des reliefs importants de hautes crêtes, le Haut Oisans est soumis à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Le climat est sévère avec des hivers froids et rigoureux et un été relativement sec et chaud. La belle saison est relativement courte avec des saisons intermédiaires peu marquées : le printemps est bref et brutal et l’automne cède rapidement la place à l’hiver. Le site correspond au versant adret de la vallée de la Romanche au niveau de la commune de Mizoën. Il s’étend depuis le défilé de la Combe de Malaval, depuis sa limite avec le département des Hautes Alpes, jusqu’au niveau du barrage du Chambon. Il inclut pour partie le site classé du Plateau d’Emparis. Les roches siliceuses dures, associant gneiss, amphibolites et granits aplitiques, difficilement travaillées par l’érosion, constituent l’essentiel du substrat du site. Elles ont donné naissance à d’imposantes falaises et zones rocheuses escarpées, alors que sur la partie ouest du site, aux environs du village de Misoën, les terrains plus meubles de schistes marno-calcaires du Lias ont engendré des pentes plus douces et plus sensibles au ravinement. Le site est composé principalement d’un système de falaises et d’escarpements rocheux d’exposition plein sud, étagés par des vires et entaillés de profondes gorges. Ces falaises abruptes sont bordées à leur pied de cônes d’éboulis et de déjections torrentielles. Aux abords des hameaux de la commune de Mizoën, la partie ouest du site, aux pentes moins raides, comprend également d’anciennes terrasses agraires, étagées sur le versant. Les principales unités végétales présentes combinent des prairies sèches et pelouses sèches aux affinités steppiques marquées, ainsi que leurs différents faciès d’embuissonnement, des landes et fruticées xérophiles (adaptées à la sécheresse) d’adret à genévriers (Genévrier sabine et Genévrier commun) associées à divers arbustes, des pelouses pionnières sur rocailles et des associations d’éboulis et d’escarpements rocheux siliceux. Les milieux naturels les plus remarquables du site sont sans conteste les pelouses steppiques sub-continentales, dont la présence s’explique ici par les rigueurs du climat intra-alpin aux étés particulièrement secs. L’association à Armoise blanche, Lavande à feuilles étroites et Fétuque marginée est le groupement végétal le plus caractéristique de ces formations steppiques. Les autres habitats remarquables comprennent les associations végétales des rochers et falaises siliceuses bien représentées sur l’ensemble du site, avec notamment des pelouses rupicoles (associées aux falaises) en gradins dominées par la Fétuque bigarrée, qui occupent des bombements et les vires des escarpements siliceux. Ces milieux rocheux sont associés à des éboulis thermophiles (associés aux expositions chaudes). Y figurent également des prairies sèches, des landes sèches d’adret à Genévrier sabine et des fruticées d’arbustes divers, formations végétales associées à la dynamique succédant aux pelouses sèches. Le site renferme également quelques “ bas-marais ” (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) de pente établis le long de ruissellements, et une importante résurgence à l’origine de la formation de tufs situés à l’amont de la Cascade de la Pisse. La présence d’un petit lac possédant des herbiers aquatiques de Potamot luisant ajoute également une note de diversité supplémentaire au site. La flore de ces milieux est particulièrement riche, puisqu’une trentaine d’espèces végétales remarquables sont présentes. Parmi celles-ci, l’Achillée noble, l’Astragale faux sainfoin, l’Echinops à tête ronde, l’Odontites lancéolé, la Stipe chevelue et le Silène arméria constituent les éléments les plus remarquables des pelouses et landes sèches d’affinités steppiquesParmi les autres plantes remarquables et représentatives des différents milieux du site, on peut citer la Gagée jaune, l’Ophioglosse des marais et la Raiponce de Charmeil. La faune compte également plusieurs espèces d’oiseaux particulières, caractéristiques des milieux rocheux et des pentes sèches et ensoleillées, comme la Perdrix bartavelle, le Merle de roche, le Crave à bec rouge et le Circaète Jean-le-Blanc. Le site fait également partie du territoire de chasse de l’un des couples d’Aigle royaux établis dans la vallée. Le petit Lac Lovitel est un site de prédilection pour plusieurs espèces de batraciens ou amphibiens : le Crapaud commun, la Grenouille rousse et surtout le Crapaud alyte, pour lequel il s’agit d’une localité particulièrement remarquable compte tenu de son altitude élevée.

Commentaires sur la délimitation
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