ZNIEFF 820031942
Vallon de Lanchâtra

(n° régional : 38300015)

Commentaires généraux
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Commentaires sur la délimitation

Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la haute vallée du Vénéon s’insère profondément à l’intérieur du Haut Oisans. Principal affluent de la Romanche, ce torrent prend sa source au niveau du Glacier de la Pilatte. La haute vallée s’inscrit dans une ambiance paysagère très fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse, où prédominent les escarpements rocheux, les éboulis, les moraines et les appareils glaciaires qui donnent naissance à des torrents tumultueux charriant des eaux troubles cristallines. Protégée de toute part à l’abri de reliefs importants de hautes crêtes, elle est soumise à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Elle est par ailleurs ouverte sur les vallées occidentales des Alpes dauphinoises subissant encore les influences climatiques atlantiques atténuées. Elle constitue donc un îlot de continentalité relativement sec et froid, isolé à l’est par de hautes barrières et à l’ouest par ces influences humides. Le site inclut la partie inférieure du Vallon de Lanchatra et ses versants latéraux, en particulier les pentes des versants est et nord-est de la Coche. Il associe une très grande diversité de milieux naturels, tels que bocages montagnards, boisements de Peuplier tremble ou d’Epicéa, prairies subalpines, fruticées, landes, pelouses sèches, rocailles et pelouses alpines, escarpements, éboulis, torrents, ruisseaux et sources. Cette profusion d’habitats naturels variés est à mettre en relation avec l’importante diversité géologique qui est représentée ici, contrairement à la partie amont de la vallée du Vénéon enchâssée dans une série plus monotone de granit et de gneiss. En effet, sur le site se côtoient non seulement les deux types de roches précédentes, mais également des marnes, des calcaires, des schistes argileux, des brèches, des dolomies et des spilites. Parmi les milieux naturels les plus remarquables pour leur intérêt botanique, figurent des prairies subalpines fraîches de couloirs d’avalanche et des mégaphorbiaies (groupements végétaux à hautes herbes), ou des prairies à Avoine de Parlatore et Asphodèle blanc (dans les pentes ensoleillées et des pelouses sèches d’affinité steppique sur des ressauts et dômes rocheux). Ces dernières hébergent des plantes remarquables telles que l’Odontites lancéolé, la Campanule en épi, la Drave des murs, le Silène cure-oreilles ou la Cotonnière des champs. Mais c’est surtout l’importante population de Dracocéphale d’Autriche, spectaculaire labiée aux grandes fleurs bleu violacé, qui retiendra l’attention. Cette plante des montagnes sud-européenne est une espèce très rare et menacée en France et en Europe de l’ouest. Elle est inscrite au Livre rouge national des plantes menacées. Les prairies plus fraîches du site hébergent également une espèce voisine : le Dracocéphale de Ruysch, plante également rare mais cependant beaucoup moins que la première. Les prairies de couloirs d’avalanches et les mégaphorbiaies abritent plusieurs espèces spectaculaires telles que l’Aconit paniculée, l’Ail victoriale, la Buplèvre à longues feuilles, la Rhapontique scarieuse et surtout une importante population de Chardon bleu (ou “ Reine des Alpes ”), spectaculaire ombellifère aux bractées bleu violacé, endémique alpine (c'est à dire dont l'aire de répartition est circonscrite à cette zone géographique) rare dans l’ensemble de son aire, en particulier dans le département de l’Isère qui compte moins de cinq populations. Parmi les autres plantes remarquables de ce site à forte diversité floristique figurent également la Potentille de Thuringe et la Violette admirable, grande violette bien représentée dans le bocage autour du hameau de Lanchatra.