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Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la haute vallée du Vénéon s’insère profondément à l’intérieur du Haut Oisans. Principal affluent de la Romanche, ce torrent prend sa source au niveau du Glacier de la Pilatte. Elle s’inscrit dans une ambiance paysagère très fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse, où prédominent les escarpements rocheux, les éboulis, les moraines et les appareils glaciaires qui donnent naissance à des torrents tumultueux charriant des eaux troubles cristallines. Protégée de toute part à l’abri de reliefs importants de hautes crêtes, la haute vallée est soumise à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Elle est par ailleurs ouverte sur les vallées occidentales des Alpes dauphinoises subissant encore les influences climatiques atlantiques atténuées. Elle constitue donc un îlot de continentalité relativement sec et froid, isolé à l’est par de hautes barrières et à l’ouest par ces influences humides. Le site intéresse le versant ubac de la vallée du Vénéon, face au hameau des Etages, ainsi que la partie inférieure du vallon du même nom. Les milieux les plus remarquables sont constitués par des boisements mixtes, associant Pin à crochets, bouleaux et Peuplier tremble, établis sur chaos rocheux et éboulis. Ces boisements anciens, qui comportent des arbres âgés sans doute pluriséculaires, constituent un habitat forestier résiduel et sont associés à divers types de landes subalpines, à des milieux rocheux composés d’escarpements et d’éboulis et à des prairies subalpines. Les torrents des Etages et du Vénéon sont également une composante importante de la diversité du site. La flore de ce vallon comprend plusieurs espèces spectaculaires telles que l’Ancolie des Alpes aux superbes corolles bleu azur (il s’agit d’une endémique du massif alpin, c'est à dire que son aire de répartition est limitée à celui-ci), la Clématite des Alpes (petite liane rampante des brousses à rhododendrons et boisements sur chaos rocheux, aux singulières fleurs à quatre pétales violacées), ou encore la Rhapontique scarieuse, composée aux très gros capitules violets. Les landes hébergent un petit arbrisseau peu fréquent dans le Haut Oisans : la Camarine noire, alors que les bordures torrentielles accueillent un saule également peu répandu dans le massif : le Saule pubescent. L’intérêt naturaliste principal réside cependant dans la présence de boisements de pins et bouleaux sur lande à Rhododendron ferrugineux et de la présence d’une graminée, la Fétuque dorée, caractéristique des pentes rocheuses subalpines d’ubac. Parmi les espèces animales les plus remarquables ou les plus prestigieuses figurent l’Aigle royal et le Tétras lyre. Le Lièvre variable, rare relique des époques glaciaires récentes, issu de la faune arctique, fréquente également les lieux.
