ZNIEFF 820031951
Vallée du Vénéon

(n° régional : 38300006)

Commentaires généraux

Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la haute vallée du Vénéon s’insère profondément à l’intérieur du Haut Oisans. Principal affluent de la Romanche, ce torrent prend sa source au niveau du Glacier de la Pilatte. Elle s’inscrit dans une ambiance paysagère très fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse, où prédominent les escarpements rocheux, les éboulis, les moraines et les appareils glaciaires qui donnent naissance à des torrents tumultueux charriant des eaux troubles cristallines. Protégée de toute part à l’abri de reliefs importants de hautes crêtes, la haute vallée est soumise à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Elle est par ailleurs ouverte sur les vallées occidentales des Alpes dauphinoises subissant encore les influences climatiques atlantiques atténuées. Elle constitue donc un îlot de continentalité relativement sec et froid, isolé à l’est par de hautes barrières et à l’ouest par ces influences humides. Le présent site concerne essentiellement le fond de la vallée et les bas de versant adjacents, depuis l’aval du village de la Bérarde (incluant la réserve naturelle du Haut Vénéon) jusqu’à l’amont de la confluence avec le Torrent du Chardon. Il présente une importante variété de milieux naturels des étages subalpins et alpins inférieurs : escarpements rocheux, éboulis siliceux, moraines, milieux torrentiels, landes subalpines d’adret (à Genévrier nain) et d’ubac (à Myrtille, Airelle bleue et Rhododendron ferrugineux), fourrés d’Aulne vert et boisements subalpins de Pin à crochets et bouleaux. Les milieux les plus remarquables et les plus originaux du site sont indéniablement les boisements de Pin à crochets, ainsi que les secteurs de divagation torrentielle établis le long du Torrent du Vénéon. Les boisements de Pin à crochets sont en Haut Oisans des habitats forestiers subalpins résiduels. Les pins atteignent d’ailleurs ici une altitude record de 2600m sur le versant adret de la Tête de la Maye. Ils comprennent vraisemblablement des individus pluriséculaires. Les secteurs de divagation torrentielle comprennent un important “ sandur ” (plaine de lavage d’alluvions glaciaires), établi au niveau de la confluence entre les torrents du Chardon et du Vénéon. Parmi les composantes floristiques les plus spectaculaires du site, figurent plusieurs espèces aux grandes fleurs colorées comme l’Ancolie des Alpes, la Rhapontique scarieuse, le Lys orangé, l’Edelweiss et la Clématite des Alpes. D’autres espèces végétales remarquables sont également à signaler : la Minuartie courbée (petite plante des rocailles et rochers de haute altitude, de la famille des œillets, rare dans le Massif des Ecrins et dont il s’agit ici de l’unique station actuellement connue en Isère), la Potentille des frimas, petite rosacée aux fleurs jaune pâle, caractéristique des crêtes ventées et des rochers exposés d’altitude, la Woodsie des Alpes (petite fougère des fentes et fissures des rochers siliceux relativement ensoleillés aux étages montagnards et subalpins), le Chou des éboulis (crucifère aux fleurs jaune pâle, rare dans le département de l’Isère où sa répartition se limite à la partie est de l’Oisans). Il faut également mentionner la présence de deux espèces de saule : le Saule soyeux, petit arbuste qui accompagne le Rhododendron ferrugineux dans les pentes rocheuses froides exposées à l’ubac, et le Saule pubescent, arbuste typique des alluvions et laves torrentielles. Ce dernier milieu recèle d’ailleurs d’importantes populations de Trèfle des graviers, très rare espèce endémique des Alpes occidentales inscrite au livre rouge national des plantes menacées, qui possède moins d’une dizaine de stations en France.

Commentaires sur la délimitation
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