ZNIEFF 820031954
Pentes et falaises du Champ de l'Aiguille

(n° régional : 38300003)

Commentaires généraux

Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la haute vallée du Vénéon s’insère profondément à l’intérieur du Haut Oisans. Principal affluent de la Romanche, ce torrent prend sa source au niveau du Glacier de la Pilatte. La haute vallée du Vénéon s’inscrit dans une ambiance paysagère très fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse, où prédominent les escarpements rocheux, les éboulis, les moraines et les appareils glaciaires qui donnent naissance à des torrents tumultueux charriant des eaux troubles cristallines. Protégée de toute part à l’abri de reliefs importants de hautes crêtes, la haute vallée est soumise à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Elle est par ailleurs ouverte sur les vallées occidentales des Alpes dauphinoises subissant encore les influences climatiques atlantiques atténuées. Elle constitue donc un îlot de continentalité relativement sec et froid, isolé à l’est par de hautes barrières et à l’ouest par ces influences humides. Le site couvre les pentes du versant ubac de l’Aiguille de Venosc, entre les hameaux de la Danchère et de Bourg d’Arud, sur plus de 1800m de dénivellation, chevauchant ainsi des étages de végétation montagnard, subalpin et alpin. Gneiss et localement granits constituent l’essentiel de l’ossature géologique du site. Ces formations rocheuses siliceuses sont localement recouvertes d’éboulis, notamment sur les bas de versants. Boisements montagnards de feuillus mixtes à bouleaux, Peuplier tremble et Erable sycomore, pessières, fourrés d’Aulne vert, landes subalpines d’éricacées, mégaphorbiaies (formations végétales à hautes herbes) et prairies de couloirs d’avalanche, prairies subalpines, pelouses et rocailles alpines, ainsi que formations végétales des rochers et éboulis constituent une palette très diversifiée d’habitats naturels. Les pessières de l’Aiguille de Venosc forment une forêt ancienne très peu exploitée, ou en grande partie inexploitée, compte tenu de la raideur des pentes et de leur inaccessibilité. Elles conservent de ce fait des arbres pluriséculaires, et un important volume d’arbres secs morts sur pieds, qui constituent l’un des principaux intérêts du site. La présence de la pessière dès l’étage montagnard (en substitution à la hêtraie-sapinière qui habituellement occupe cette tranche de végétation dans les montagnes dauphinoises), est tout particulièrement à remarquer. Elle s’explique par les influences climatiques continentales intra-alpines sèches aux contrastes thermiques marqués. Le Hêtre est ici pratiquement absent et le sapin demeure rare et localisé. En l’absence de ces deux essences compétitrices, l’Epicéa constitue alors l’essentiel des boisements aussi bien à l’étage subalpin qu’à l’étage montagnard. Les espèces végétales remarquables comprennent plusieurs plantes forestières comme le Sabot de Vénus, spectaculaire orchidée dont les populations sont très localisées en Oisans, l’Asaret d’Europe, la Violette admirable, le Polystic en aiguillons et la Clématite des Alpes (renonculacée lianescente, caractéristique des boisements et landes sur chaos et blocs rocheux). La présence de la Camarine noire est également à remarquer. Cette dernière fréquente les landes froides d’ubac dans les situations exposées et ventées. Plusieurs espèces animales sont à mentionner. Ce sont en particulier des espèces forestières telles que le Pic noir ou la Gélinotte des bois. Le site héberge également une importante population de Chamois. Parmi les autres espèces remarquables signalons l’Aigle royal et le Tétras lyre.

Commentaires sur la délimitation
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