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La région du Haut Oisans, au cœur des Grandes Alpes dauphinoises, s’articule autour de la partie haute de la vallée de la Romanche et de ses deux affluents principaux : le Ferrand et le Vénéon. Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la vallée s’insère profondément à l’intérieur du massif alpin, la rivière prenant sa source sur la partie orientale du Massif de la Meije. C’est une ambiance fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse qui prévaut ici. Protégé par des reliefs importants de hautes crêtes, le Haut Oisans est soumis à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Le climat est sévère avec des hivers froids et rigoureux et un été relativement sec et chaud. La belle saison est relativement courte avec des saisons intermédiaires peu marquées : le printemps est bref et brutal et l’automne cède rapidement la place à l’hiver. Le site concerne un secteur de hautes crêtes calcaires et marno-calcaires enchâssées dans l’enveloppe cristalline du massif. Il est parcouru de vallons d’origine glaciaire, segmentés par des verrous, à l’amont desquels se sont établis des lacs et des zones humides d’altitude. Les habitats naturels les plus remarquables du site comprennent des formations végétales de rochers et éboulis calcaires, des pelouses alpines calcicoles à forte richesse floristique, des « bas-marais » (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) d’altitude et milieux fontinaux (liés aux sources), ainsi que de petits lacs. Localement, des pelouses alpines acidophiles apparaissent au niveau des replats rocheux de gneiss, lorsque ceux-ci affleurent sur les secteurs où l’érosion a dégagé les terrains sédimentaires marno-calcaires. La flore reflète cette diversité d’habitats. Ainsi, parmi les espèces végétales remarquables le Jonc à trois glumes (petite plante d’origine artico-alpine), le Vulpin fauve ou encore le Rubanier à feuilles étroites, la Swertie vivace se rencontrent dans les zones humides et bas-marais. La Laîche bicolore, rare cypéracée des bas-marais froids artico-alpins était observée au siècle dernier. Elle n’a pas été, semble t-il, revue récemment. Il est vrai que le site à souffert des aménagements de la station de ski des Deux Alpes et, que de nombreuses zones humides ont été altérées ou ont disparu par ennoyage suite au rehaussement ou à l’édification de petits lacs notamment. Les éboulis calcaires établis sur les flancs de la Sure ou de la Belle Etoile recèlent plusieurs espèces végétales rares comme la Campanule du Mont-Cenis, la Saxifrage à deux fleurs, la Crépide naine ou encore la Renoncule à feuilles de parnassie (dont il s’agit ici de l’une des trois stations du département de l’Isère). Les pelouses des combes à neige recèlent également deux espèces rares au niveau du département de l’Isère. Ce sont l’Arabette bleuâtre et la Gnaphale de Hoppe. Les pelouses et rocailles de crêtes hébergent en particulier la Laîche des rochers, la Gentiane orbiculaire et le Polygale des Alpes. Sur le plan faunistique, le site recèle plusieurs espèces représentatives des hautes montagnes. Ce sont le Lagopède alpin, la Niverolle alpine et le Lièvre variable.
