Le Taillefer appartient aux massifs cristallins externes des Alpes dauphinoises, et forme une extension de celui de Belledonne. Sa structure en bloc basculé en constitue une des particularités géologiques. Outre une grande richesse minéralogique révélée par les échantillons extraits aux mines d’Oulles, la juxtaposition de substrats carbonatés et siliceux contribue à une forte diversité botanique. Mais l’aspect le plus remarquable du site réside dans la variété des types d'habitats naturels de lacs, tourbières et marais d’altitude. La préservation de ces milieux naturels est considérée comme prioritaire au niveau européen en raison de la richesse de leur patrimoine floristique, faunistique, écologique et palynologique. Ainsi, le marais alcalin de la Louvet est dominé par les plantes herbacées de la famille des laîches, par de petites mousses brunes et de nombreuses espèces à fleurs colorées. Ce type de végétation se développe sur des sols gorgés d’eau carbonatée, pauvre en nutriments et généralement peu oxygénée. Il s'agit d'habitats remarquables mais de plus en plus résiduels du fait des atteintes qui leur sont portées (abandon de la fauche, drainage, amendements…). Associé aux boisements le jouxtant, le marais abrite la belle Swertie vivace, qui ne passe pas inaperçue avec ses fleurs d’un bleu violacé ou violet et ponctuées de noir. De la famille des gentianes, elle pousse généralement en groupe. On rencontre aussi ici une plante grimpante aux fleurs bleues : la Clématite des Alpes, ainsi que la Stemmacanthe rhapontique.