Le paysage de l’Isle Crémieu associe, dans des proportions voisines, surfaces en herbe, cultures, landes et forêts. La région a été fortement affectée par les glaciations qui y ont laissé des traces très nettes : nombreux dépôts morainiques, étangs d’origine glaciaire. Ce réseau de petits plans d’eau et de zones humides associées héberge un cortège floristique et faunistique très riche. C’est le cas du présent site, qui regroupe deux étangs reliés par un ruisseau, le tout bordant un petit bois. Cette juxtaposition de milieux contribue à une grande diversité naturelle. Le site héberge d’ailleurs une population de Cistude d’Europe, tortue d’eau douce indigène en fort déclin au niveau national. De couleur noirâtre, elle est caractérisée par les points jaune vif qui ornent son corps, ses pattes palmées se terminant par de fortes griffes et une queue longue et effilée. Une qualité d’eau bien maîtrisée a permis de maintenir également une population d’Ecrevisse à pattes blanches. Ce crustacé est un excellent indicateur de la qualité de l'eau et des habitats aquatiques. En France, sa régression, en partie due aux perturbations humaines, en fait une espèce très menacée. Sa congénère américaine, concurrente pour l'occupation de l'espace, peut également lui être néfaste en provoquant des déséquilibres biologiques. Son introduction sur notre territoire a contribué à la propagation de la peste des écrevisses, qui représente un risque sanitaire important pour les écrevisses autochtones. Deux libellules, l’Agrion délicat et la Cordulie à tâches jaunes, animent de leur vol léger les plans d’eau à la belle saison. Enfin, en saison de nidification, les roselières sont animées des chants grinçants . Ce sont les fauvettes aquatiques, dont la Rousserolle turdoïde, qui vivent le plus souvent cachées sous les tiges de roseaux.