A sa sortie des gorges amont, le fleuve Loire serpente dans la plaine du Forez sur cinquante kilomètres environ avant de rentrer dans une nouvelle série de gorges. La zone prise en compte ici comporte :- le fleuve lui-même,- les plans d’eau annexes (gourds, anciennes gravières…),- les confluents, les rives et d’autres annexes fluviales (forêts alluviales, bras morts…). La Loire a été longtemps exploitée pour les granulats et l’arrêt de cette exploitation en lit mineur a reporté les exploitations en bordure du fleuve. Son régime hydrique est lié aux prélèvements d’eau depuis sa source (complexe de Montpezat) et les débits liés au barrage de Grangent et à son exploitation hydroélectrique. Ces débits sont même susceptible de varier au fil de la journée. L’extraction de matériaux et le blocage d’apport de tout nouveau sédiment ont provoqué l’incision du lit (deux mètres en 130 ans au niveau de Magneux Haute-Rive) et donc la déconnexion des zones annexes, limitant la frai du poisson. La qualité de l’eau se ressent également de tous ces facteurs et du faible débit d’étiage. En matière botanique, un certain nombre de plantes remarquables sont néanmoins présentes, liées principalement aux grèves exondées. On y trouve entre autres la Pulicaire vulgaire, espèce protégée en France, la Limoselle aquatique, la Renoncule scélérate qui, comme beaucoup de renoncules, possède des fleurs jaunes (mais celles-ci sont de petite taille : moins d’un centimètre de diamètre). Cette plante est protégée en région Rhône-Alpes tout comme l’Oseille maritime, ou la Naïade marine. Parmi les invertébrés, on peut noter la présence de deux espèces protégées en ce qui concerne les lépidoptères, et même d’une endémique (c'est à dire d'une espèce dont l'aire de répartition est limitée à une zone géographique restreinte) propre au moyen bassin ligérien : Archiearis tourangini. Une libellule : le Gomphe à pinces, et deux espèces de coléoptères dont la protection est considérée comme un enjeu européen en matière de conservation sont également présents. S'agissant des vertébrés, si le retour de la Loutre se fait encore attendre, ce n'est plus le cas de celui du Castor d’Europe, depuis la réintroduction de treize individus en 1993. Avec la disparition du Saumon et des poissons migrateurs, le patrimoine piscicole est par contre très diminué. On contacte encore à de rares endroits la Lamproie de Planer. La Bouvière est présente ainsi que le Brochet, qui pâti désormais du manque de zones de reproduction (pour pallier à cela, des frayères sont actuellement aménagées sur le site de l'"écozone du Forez"). Parmi les reptiles et amphibiens, on note la découverte récente de la Coronelle lisse. Du fait de sa situation sur un axe de migration et de son intégration au centre d’une zone humide importante, la plaine du Forez, l’avifaune est riche sur ce secteur ; plus de 217 espèces ont ainsi été contactées. On peut citer l’hivernage de plusieurs milliers d’oiseaux d’eau, dont plusieurs centaines de Canard souchets, la présence de la Barge à queue noire, du Balbuzard pêcheur et de nombreux limicoles en migration ainsi que la nidification du Martin-pêcheur d'Europe, de la Nette rousse, du Milan noir et de la Mésange boréale…Le réaménagement d’anciennes gravières sur l’"écozone du Forez" favorise l’hivernage des oiseaux. Hélas, les oiseaux liés aux plages de sables et de graviers ainsi qu'aux zones d’érosion (Chevalier guignette, Hirondelle de rivage…) sont moins nombreux qu’autrefois.