Située à 1150 m d’altitude dans la partie sud-ouest du massif du Pilat, sur le plateau de Saint-Genest-Malifaux, cette tourbière est localisée autour des sources du Noharet, un affluent de la Déôme (bassin versant du fleuve Rhône). L'épaisseur maximale mesurée de la couche de tourbe atteint ici un mètre. Des datations au carbone 14 indiquent que l’origine de la tourbière remonterait à 4800 ans avant J. C. Elle a fait l’objet dans le passé (fin du dix-neuvième, début du vingtième siècle) de tentatives d'assèchement (en témoigne la présence d’un réseau de petits canaux superficiels abandonné). Une partie de la tourbière est actuellement encore pâturée par des génisses. Les habitats naturels tourbeux occupent environ huit hectares. Cette tourbière "ombrotrophe" est en cours de boisement naturel, phénomène accentué par la présence de vastes massifs forestiers à la périphérie. Les tourbières ombrotrophes, que l'on rencontre sous des climats très pluvieux, ne sont alimentées que par les eaux météoriques (pluie, neige, brouillard), acides et pauvres en ions minéraux. Elles donnent alors naissance à des tourbières toujours acides et oligotrophes, dominées par les sphaignes et appelées "hauts-marais", tourbières hautes ou tourbières bombées en raison de la forme de dôme généralement prise par leur surface. La tourbière boisée à Pin sylvestre est ici bien représentée (5,8 ha). Le reste de la surface est occupé :- par une tourbière haute active (faiblement représentée),- par des "bas-marais" (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) acides. Ceux-ci sont caractérisés par la présence de plantes telles que le Rossolis à feuilles rondes et la Potentille des marais (ou Comaret). En matière faunistique, deux espèces de tritons ont été observées : le Triton palmé et le Triton alpestre. Le Lézard vivipare et le Lézard des souches ont été également signalés ici.