Située à 1200 m d’altitude, la tourbière de Gimel est localisée autour des sources de la Dunerette (bassin versant du fleuve Loire), au sud-ouest du massif du Pilat. L’épaisseur maximale mesurée de la couche de tourbe atteint ici 1,9 m. Des datations au carbone 14 indiquent que l’origine de la tourbière remonterait à 6000 ans avant J. C. La tourbière proprement-dite couvre une surface assez réduite de trois hectares. Toutefois cette superficie modeste est compensée par la qualité des milieux naturels, dans une ambiance paysagère de tourbière ouverte sur une zone de replat très caractéristique. La tourbière proprement-dite est scindée en deux secteurs d'une superficie cumulée de treize hectares. Elle est en grande partie pâturée par des chevaux sur une courte période annuelle, ce mode d'intervention s’inscrivant dans le plan de gestion mis en œuvre dans l'objectif de freiner la dynamique de végétation. Différents types d'habitats naturels sont représentés :- bois tourbeux de Pin sylvestre,- tourbière haute ou "haut-marais" : Les hauts-marais se forment grâce à l'action de mousses spécifiques, les sphaignes. Tandis que croît la partie supérieure de la mousse, sa partie inférieure périt et se transforme en tourbe. C’est ainsi que se forme lentement une épaisse couche de tourbe, qui s’élève au-dessus de la nappe phréatique.- tourbière de transition, c'est à dire intermédiaire entre un "haut-marais" et un "bas-marais" (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique). La flore est bien typique des tourbières avec le Rossolis à feuilles rondes (qui a fortement colonisé des secteurs décapés en 1986), la Gentiane pneumonanthe, la Linaigrette à feuilles étroites. Parmi la faune observée, figurent plusieurs espèces de tritons dont le Triton palmé et le Triton alpestre. Lézard vivipare, Lézard des souches et Vipère péliade sont des reptiles fréquentant la tourbière. On peut enfin évoquer une observation de Cordulie arctique, une libellule remarquable inféodée aux tourbières.