ZNIEFF 820032321
Forêts et prairies de Rochepin et de l’Hermus

(n° régional : 42000034)

Commentaires généraux

Les forêts et prairies de Rochepin et de l’Hermus s’échelonnent entre 600 et 950 m d'altitude sur le versant sud du massif du Pilat, en limite avec les monts du Haut-Vivarais qui constituent les premiers contreforts orientaux du Massif Central. Il s’agit de massifs granitiques anciens, plus ou moins érodés suivant les secteurs. Le substrat est donc acide et la flore qui y est associée en témoigne. La végétation doit également affronter un climat sec notamment en été, l’exposition des versants accentuant ces conditions sévères. Sur le secteur considéré, les pentes sont importantes et les vallons très encaissés sont peu accessibles et relativement peu fréquentés. Les contrastes entre adret (chaud et sec) et ubac (froid et humide) sont très marqués. La forêt en adret est composée essentiellement de pinèdes et de chênaies sèches, tandis qu’à l’ubac, on trouve des essences comme le Sapin pectiné ou le Hêtre dès 700 m d’altitude. On rencontre dans ces milieux un cortège d’espèces forestières caractéristiques. C'est le cas du remarquable Autour des palombes, qui niche ici. Ce rapace est spécialiste de la capture des oiseaux forestiers qu’il chasse en sous-bois et dans les milieux limitrophes. Il côtoie ici le Bec-croisé des sapins et le Pic noir (le plus grand pic d’Europe avec ses quarante cinq centimètres de longueur). Les affleurements rocheux hébergent le Grand corbeau et le Grand-duc d’Europe. Même si ses effectifs sont en augmentation depuis une trentaine d'années, ce hibou reste assez rare puisque l'on estime la population nicheuse inférieure à 1500 couples pour toute la France. Dans le département de la Loire, le Grand-duc d'Europe est localement bien répandu, occupant presque tous les sites de nidification potentiels. Il devient ainsi occasionnellement forestier. Il convient toutefois de rappeler que l'est du massif central constitue un des bastions majeurs de l'espèce dans notre pays. Là où la roche affleure, quelques landes occupent l’espace, essentiellement constituées de Genêt purgatif . Les landes montagnardes d’altitude, quant à elles, sont plus ou moins parsemées d’arbres, et accueillent le Venturon montagnard qui partage cet espace avec d’autres fringilles (famille de passereaux granivores) moins rares. Dans les quelques espaces ouverts, notamment les prairies proches de la Croix de Chirol et du hameau de l’Hermus, on observe l’Alouette lulu qui affectionne tout particulièrement les prairies naturelles. Ces prairies, majoritairement de fauche, sont très diversifiées du point de vue floristique. Près des ruisseaux, elles prennent un caractère hydromorphe marqué par la présence de joncs mais aussi parfois de sphaignes indiquant un caractère para-tourbeux (lié à une faible épaisseur de tourbe). C’est dans les espaces découverts de ces vallées que le Faucon hobereau vient chasser. Ce rapace un peu plus grand que son cousin, le Faucon crécerelle, se nourrit de petits oiseaux ou d'insectes chassés en vol où il exécute des attaques en piqué et des poursuites aériennes. On remarque enfin que l’ensemble a brûlé en août 2000 suite au gigantesque incendie qui a parcouru le sud du Pilat, de la vallée de la Cance jusqu’aux environs du Col du Banchet, près de Bourg-Argental. Les paysages ont été très marqués par le sinistre.

Commentaires sur la délimitation
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