La tourbière de Praveilles est localisée vers 1200 m d’altitude, au cœur de la forêt du Grand Bois dans le massif du Pilat. Le sentier de grande randonnée GR7 passe à proximité du site sur la ligne de crête boisée rejoignant le col de la République au Bessat. L’intérêt naturaliste local est lié à la présence de milieux tourbeux acides présentant quelques plantes remarquables. L’existence d’une tourbière acide est étroitement liée à de forts apports pluviométriques et à la présence d’un substrat acide, en relation avec la roche-mère sous-jacente. Ces conditions physiques et la faible teneur en éléments nutritifs favorisent le développement d’une végétation adaptée où dominent des mousses particulières : les sphaignes. Ces milieux sont devenus rares et on ne compte plus qu’environ 2750 hectares de tourbières acides en région Rhône-Alpes. Celle de Praveilles a la particularité de présenter deux parties très distinctes :- à l'amont, celle qui présente l'épaisseur de tourbe la plus importante. Elle se situe à un stade d’évolution assez avancé, avec une dominance de la Molinie bleue. On trouve également quelques buttes de Linaigrette engainante, mais la colonisation par les arbustes contribue à l’assèchement de la tourbière. La présence de la Gentiane pneumonanthe procure un intérêt floristique supplémentaire à cette partie du site. Elle reste assez localisée mais ses tiges élancées et ses fleurs d'un bleu violacé permettent de la repérer facilement.- à l'aval, séparée de la précédente par des boisements divers (notamment de hêtres), cette partie a fait l’objet d’une plantation assez récente et présente des habitats naturels morcelés et dégradés. On y retrouve quelques buttes de "haut-marais" mais elles restent de faible superficie, et en cours de colonisation par la Callune. Les hauts-marais se forment grâce à l'action des sphaignes. Tandis que croît la partie supérieure de la mousse, sa partie inférieure périt et se transforme en tourbe. C’est ainsi que se forme lentement une épaisse couche de tourbe, qui s’élève au-dessus de la nappe phréatique. Les creux sont dominés par le Jonc à fleurs aiguës. On y retrouve également le Rossolis à feuilles rondes en très faible population (une cinquantaine de pieds). Cette plante carnivore, protégée en France, a la particularité de pouvoir se nourrir d’insectes qui viennent se coller sur les feuilles aux poils rouges gluants.