Les monts du Forez forment un massif cristallin, dont la ligne de crête marque la limite avec la région Auvergne à l’ouest. Ils culminent à 1634 m d’altitude à Pierre sur Haute. En matière climatique, ils sont marqués par de fortes précipitations (plus de 1500 mm d’eau par an sur les sommets) et des températures basses, avec près de 200 jours de gel par an. Au nord du massif, l’influence atlantique est plus fortement marquée par l’importance des précipitations permettant la formation de tourbières au sein d’un massif forestier situé à plus de 900 m d’altitude. La tourbière du Puy de Vérines était autrefois exploitée. Elle présente ainsi d’importants fronts de taille et des fosses parfois dangereuses. L’exploitation de la tourbière s’est arrêtée dans les années 80, et le site est aujourd’hui en voie de reconquête par la végétation. On rencontre ici une grande diversité de milieux tourbeux, ce qui explique la présence de sept espèces végétales protégées.- Parmi les différents habitats naturels, les milieux pionniers liés à la colonisation de la tourbe sont remarquables : ils correspondent aux premiers stades de formation des tourbières. C’est ici que l’on peut observer la Laîche à deux étamines, rare en région Rhône-Alpes et protégée dans le département de la Loire. On retrouve également le Rhynchospore blanc, espèce qui constitue des milieux particulièrement intéressants, qui comptent parmi ceux dont la protection est considérée comme un enjeu européen. Les inflorescences de cette petite plante protégée en région Rhône-Alpes, cousine des laîches, s'épanouissent tardivement.- Le "haut-marais" correspond par contre à un stade d'évolution très avancé de la tourbière. Les hauts-marais se forment grâce à l'action de mousses spécifiques, les sphaignes. Tandis que croît la partie supérieure de la mousse, sa partie inférieure périt et se transforme en tourbe. C’est ainsi que se forme lentement une épaisse couche de tourbe, qui s’élève au-dessus de la nappe phréatique. Poussent ici la Linaigrette engainée, l’Andromède à feuilles de polium (protégée en France) et la Canneberge, caractéristique avec ses fruits rouge en forme de poire, mais relativement rare sur ce site.- On remarque enfin la présence d’une orchidée aux feuilles longues et fines parsemées de macules qui croît dans les "bas-marais" (marais encore tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) évolués : l’Orchis des tourbières, espèce découverte ici en 2000 seulement, et qui n’était jusqu’alors connue en France que dans le nord-ouest. Dans le bois de l'Ermitage pousse la Listère à feuilles cordées (à feuilles en forme de cœur). Cette petite orchidée grêle est une espèce circumpolaire (c'est à dire présente dans la zone froide européenne, asiatique mais aussi nord-américaine). En France, elle est localisée aux sous-bois de montagne, où elle reste assez rare. C’est également dans le bois, près du ruisseau, qu’a été découverte plus récemment une station de Buxbaumie verte, mousse très rare considérée dont la protection est considérée comme un enjeu européen en matière de conservation des espèces. Sur le plan entomologique, deux libellules sont particulièrement remarquables : le Sympétrum commun, rare dans la Loire et la Cordulie arctique, espèce plutôt montagnarde localisée dans le département aux tourbières des monts de la Madeleine, du Forez et du Pilat. Concernant les orthoptères, on remarque la présence du Criquet palustre, espèce rare et localisée en France.