ZNIEFF 820032428
Tourbière et landes de la Verrerie

(n° régional : 42040002)

Commentaires généraux

Les monts de la Madeleine constituent l'extrémité nord du Massif Central dans le département de la Loire, en limite avec la région Auvergne. Ils culminent à 1164 m d’altitude aux Pierres du Jour. Le climat continental montagnard est ici marqué d'influences atlantiques. Les précipitations sont en effet supérieures à 1000 mm par an avec un recouvrement neigeux important entre novembre et mars. Ce massif granitique ancien est dominé par la forêt de hêtres et surtout de sapins. Le plateau dégagé de la Verrerie est recouvert de landes montagnardes, de prairies de fauche et d’une magnifique tourbière bombée où l’épaisseur de tourbe peut atteindre cinq mètres. Dans un état de conservation remarquable, la tourbière évolue très lentement et reste très peu colonisée par les arbustes. Elle a la particularité d’alimenter deux bassins versants distincts : celui du ruisseau de Lavoine (coulant vers la Loire) et celui du ruisseau du Coindre (vers l'Allier). D’un point de vue floristique, la tourbière de la Verrerie est remarquable. Quatre espèces protégées ont été recensées sur les quatre-vingt neuf espèces de la tourbière. Le Rossolis à feuilles rondes est particulièrement abondant aux abords des "gouilles" du "haut-marais". Les hauts-marais se forment grâce à l'action de mousses spécifiques, les sphaignes ; tandis que croît la partie supérieure de la mousse, sa partie inférieure périt et se transforme en tourbe. C’est ainsi que se forme lentement une épaisse couche de tourbe, qui s’élève au-dessus de la nappe phréatique. Le Rossolis est une plante carnivore protégée en France ; elle a la particularité de pouvoir se nourrir d’insectes qui viennent se coller sur les feuilles aux poils rouges gluants. C’est aussi là que s'observe le Rhynchospore blanc. Cette petite plante apparentée aux laîches, aux inflorescences blanches, fleurit tardivement. Elle est protégée en région Rhône-Alpes, et particulièrement rare dans la Loire. A la Verrerie, les populations sont abondantes et on peut compter jusqu’à plus de mille inflorescences dans certaines gouilles. Cette richesse se retrouve dans le domaine entomologique : deux papillons très rares et protégés se reproduisent ici. Il s’agit du Damier de la Succise et du Cuivré de la bistorte. La protection du Damier de la Succise est considérée comme un enjeu européen en matière de conservation. La sous-espèce de ce papillon présente ici est inféodée à la Succise des prés. Le papillon pond en effet ses œufs au dos des feuilles de cette plante, qui est ensuite consommée par chenille. Elle est présente dans les prairies humides au sud du haut-marais. Le Cuivré de la bistorte aux magnifiques reflets bleutés a quant à lui pour hôte la Renouée bistorte. Ce papillon est considéré comme en danger en France, d’autant plus qu'il s'agirait ici d'une sous-espèce endémique (c'est à dire dont l'aire de répartition est limitée à une zone géographique restreinte) propre aux monts de la Madeleine. Les stations locales (au nombre de cinq ou six) de cette espèce relique d’origine boréo-alpine sont les seules de la région Rhône-Alpes. Les landes montagnardes à Callune et Myrtille situées au nord du site ont-elles aussi un intérêt notable, même s’il est moindre. Elles abritent en effet le Lycopode en massue, espèce protégée dans le département de la Loire ainsi qu'un oiseau en régression, la Pie grièche écorcheur, qui niche dans les buissons et arbustes isolés du plateau. Quant au Busard cendré, il niche très certainement dans la lande.

Commentaires sur la délimitation
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