A l'extrémité est du département de l'Allier, en limite avec la Saône et la Loire, le fleuve Loire étale dans une vaste plaine alluviale ses méandres régulièrement renouvelés. La dynamique du fleuve se traduit par une grande diversité de milieux et par un grand intérêt faunistique.
Dans la partie amont, située entre Avrilly et Digoin, la Loire serpente sur environ 25km, pour 17 en ligne droite, ce qui représente une dizaine de méandres.
Les milieux alluviaux sont très intéressants et originaux de par les conditions particulières de température et d'humidité (micro-climat chaud et sec, surtout l'été), et de par la "stabilité par cataclysme", qui les caractérisent. Le renouvellement fréquent des substrats par divagation du fleuve est en effet un facteur essentiel pour la conservation de ces milieux et pour leur intérêt.
A partir du cours principal de la rivière, on rencontre une succession de milieux répartis selon des gradients d'humidité (liée à l'altitude du substrat par rapport à l'étiage et à la nappe phréatique), la granulométrie (vases dans les anses et les bras morts, grèves de galets, dunes de sables), et l'acidité (terrasse acidifiée en surface).
Les bancs de graviers et de sables sont très développés, constituant de véritables dunes plus ou moins mobiles qui abritent un milieu déterminant, la dune à Corynéphore.
Les bancs plus vaseux de bras secondaires seulement recouverts d'une fine pellicule d'eau, et les abords immédiats du fleuve, abritent une végétation à Bidents et Chénopodes (Chenopodion rubri), déterminante en Auvergne.
Les grèves plus élevées abritent diverses friches à Plantain des sables, Armoise, Mélilot,etc.
Les autres formations végétales humides telles que roselières, magnocariçaies et filipendulaies, moins typiques des milieux alluviaux, sont peu répandues. On note dans l'ensemble la faiblesse du niveau d'humidité dans le lit majeur; on aurait pu observer des prairies humides au niveau de cuvettes et anciens bras morts ou d'intéressantes mares, si le niveau de la nappe phréatique était plus élevée. Ce faible niveau est sans doute lié à des causes anthrophiques (encaissement du lit suite aux extractions de granulat, captages,...).
Sur les terrasses sableuses plus sèches et plus anciennement colonisées, marquées par un relief chaotique lié aux divagations plus anciennes, des pelouses mésoxérophiles maigres à chiendents sont pâturées par les bovins (qui fréquentent bien souvent tout le lit de la rivière). On observe également des fourrés, dominés par le Prunellier.
Les formations arborescentes sont très limitées vu la vocation agricole de la zone; quelques saulaies au niveau d'anciens bras morts, bordées de franges mésonitrophiles à hautes herbes, et des bois d'Acacia.
L'essentiel des anciennes terrasses élevées est occupé par des prairies mésophiles (élevage charolais), qui conservent un aspect bocager assez marqué. Des cultures intensives se développent cependant peu à peu, y compris à des distances assez faibles du fleuve.
Des carrières et sablières, en activité ou non, marquent le paysage.
La Loire est un lieu de migration aussi bien pour les plantes que pour les animaux: de nombreuses espèces introduites, souvent d'origine nord-américaine ou tropicale, s'ajoutent à la flore locale.
Parmi les espèces autochtones les plus rares, on note deux espèces protégées. La Marsilée à quatre feuilles, très rare fougère des bras morts, a été anciennement citée vers Digoin, notamment à Chassenard par Coindeau in Lassimonne, 1925. La Pulicaire vulgaire (vue en 1997), est une espèce des formations herbacées neutrophiles de bord de rivière.
La faune est remarquable par ses poissons migrateurs, le Saumon et la Grande Alose, qui figurent en liste rouge régionale.
On dispose de peu de données sur l'avifaune nicheuse qui, au vu de la présence de nombreuses espèces de la liste rouge sur les ZNIEFF situées en aval, en comporte vraisemblablement plusieurs. Les grèves et steppes (prés mésoxérophiles à Panicault) sont en effet très intéressants pour l'avifaune (Petit Gravelot, Oedicnème criard). Des talus élevés en bord de rivière sont propices à l'Hirondelle des rivages et au Martin-pêcheur. Pour information, Oedicnème criard, Vanneau huppé, Faucon hobereau et Aigrette garzette ont été observés fin août 1997.
Le couloir ligérien est très important pour l'avifaune lors des migrations.
Formant avec les deux ZNIEFF du Val de Loire situées plus en aval une entité très forte, le présent site s'en distingue par plusieurs critères.
La répartition des milieux, tout d'abord, est ici nettement en faveur des près, alors que les terres cultivées sont assez réduites. Cet élément est positif par rapport à la qualité de l'eau, et à la nourriture et l'abri offert à la faune, notamment migratrice.
La divagation du fleuve est en revanche limitée artificiellement par des épis sur deux méandres vers Digoin (captages) et sur le méandre situé au nord du pont de Bonnand, ce qui est regrettable par rapport au nécessaire renouvellement des substrats. Les deux ZNIEFF situées en aval sont plus favorisées puisque ces aménagements sont absents.
L'association annuelle amphibie des vases (Nanocyperion, habitat déterminant) n'a pas été observée ici contrairement aux deux autres sites, mais son absence n'est pas certaine. De même les formations aquatiques de boires seraient à rechercher d'avantage.
La partie amont de la Loire le long du département de l'Allier présente en conclusion un intérêt patrimonial très fort, et constitue un élément déterminant des deux grands axes alluviaux de la région.
Extension jusqu'au canal car zone intéressante selon ONCFS.
Intégrer au texte les espèces suivantes :
CBNMC : Modification de la ZNIEFF en y incluant le canal latéral pour intégrer plusieurs stations de Thysselinum palustre et Glyceria maxima ainsi que de Gratiola officinalis.
Commentaire sur les espèces déterminantes :
Rhodeus sericeus amarus : pêche électrique CSP au pont de Bonnand, Avrilly
Chondrostoma toxostoma : pêche électrique CSP au pont de Bonnand, Avrilly
Lampetra planeri : pêche électrique CSP au pont de Bonnand, Avrilly
La délimitation s'appuie sur le lit moyen du fleuve (inondé annuellement).
En effet, les méandres y évoluent irrégulièrement, et le lit mineur est exceptionnellement intéressant par ses groupements végétaux, pour les poissons et pour certains oiseaux ni