A l'extrémité est du département de l'Allier, en limite avec la Saône et Loire étale dans une vaste plaine alluviale ses méandres régulièrement renouvelés. La dynamique du fleuve se traduit par une grande diversité de milieux et par un grand intérêt faunistique.
Dans la partie médiane, située entre Molinet (près de Digoin) et Beaulon (à la hauteur de Bourbon-Lancy), la Loire comporte 22 méandres et s'écoule sur 45km, alors qu'en ligne droite on compte environ 15km d'est en ouest, puis 11km du sud au nord.
Les milieux alluviaux sont très intéressants et originaux de par les conditions particulières de température et d'humidité (micro-climat chaud et sec, surtout l'été), et de par la "stabilité par cataclysme", qui les caractérisent. Le renouvellement fréquent des substrats par divagation du fleuve est en effet un facteur essentiel pour la conservation de ces milieux et pour leur intérêt.
A partir du cours principal de la rivière, on rencontre une succession de milieux répartis selon des gradients d'humidité (liée à l'altitude du substrat par rapport à l'étiage et à la nappe phréatique), la granulométrie (vases dans les anses et les bras morts, grèves de galets, dunes de sables), et l'acidité (terrasse acidifiée en surface).
L'originalité de ce secteur médian, comparativement aux ZNIEFF amont et aval, est de comporter des bras morts plus importants, avec notamment le bras mort des Grands Verziaux, très large et profond, environné de saulaies et très riche en végétation aquatique (à Potamots, Lentilles, Nénuphars).
C'est également ici que l'on observe les plus beaux groupements de Nanocyperion, végétation amphibie annuelle des vases, habitat déterminant en Auvergne, avec le Souchet de Micheli (espèce protégée).
Les bancs vaseux de bras secondaires seulement recouverts d'une fine pellicule d'eau, et les abords immédiats du fleuve, abritent une végétation à Bidents et Chénopodes (Chenopodion rubri), déterminante en Auvergne.
Les bancs de graviers et de sables sont bien développés, constituant de véritables dunes plus ou moins mobiles.
Les grèves plus élevées abritent diverses friches à Plantain des sables, Armoise, Mélinot, etc.
Les autres formations végétales humides telles que roselières, magnocariçaies et filipendulaies, moins typiques des milieux alluviaux, sont peu répandues. On note dans l'ensemble la faiblesse du niveau d'humidité dans le lit majeur; on aurait pu observer des prairies humides au niveau de cuvettes et anciens bras morts ou d'intéressantes mares, si le niveau de la nappe phréatique était plus élevée. Ce faible niveau est sans doute lié à des causes anthrophiques (encaissement du lit suite aux extractions de granulat, captages,...).
Sur les terrasses sableuses plus sèches et plus anciennement colonisées, marquées par un relief chaotique lié aux divagations plus anciennes, des pelouses mésoxérophiles maigres à chiendents sont pâturées par les bovins (qui fréquentent bien souvent tout le lit de la rivière). On observe également des fourrés, dominés par le Prunellier.
Les formations arborescentes sont très limitées vu la vocation agricole de la zone; quelques saulaies au niveau d'anciens bras morts, bordées de franges mésonitrophiles à hautes herbes, et des bois d'Acacia.
L'essentiel des anciennes terrasses élevées est occupée par des prairies mésophiles (élevage charolais), qui conservent un aspect bocager assez marqué. Des cultures intensives se développent cependant, y compris à des distances assez faibles du fleuve.
Des carrières et sablières, en activité ou non, marquent le paysage.
La Loire est un lieu de migration aussi bien pour les plantes que pour les animaux: de nombreuses espèces introduites, souvent d'origine nord-américaine ou tropicale, s'ajoutent à la flore locale.
Parmi les espèces autochtones les plus rares, on note deux espèces protégées. La Marsilée à quatre feuilles, très rare fougère des bras morts, a été anciennement citée à Digoin, notamment à Pierrefitte-sur-Loire par Allard, in Migout, 1877. Le Souchet de Micheli, petite annuelle typique du Nanocyperion (vue en 1997), se développe à la fin de l'été dans des conditions bien précises d'humidité et de richesse du substrat.
La faune est remarquable par ses poissons migrateurs, le Saumon et la Grande Alose, qui figurent en liste rouge régionale.
L'avifaune nicheuse est exeptionnelle, avec 6 espèces de la liste rouge régionale, 2 en déclin et 1 à surveiller.
Les falaises sableuses de bord de terrasse acceuillent le Martin-pêcheur (espèce à surveiller) et l'Hirondelle des rivages (en déclin).
Les grèves dénudées offrent des sites de nidification aux Sternes naines et Pierregarin et au Chevalier Guignette (liste rouge régionale).
La présence de grands arbres au milieu d'étendues ouvertes est propice au Faucon hobereau (liste rouge régionale).
Les grèves sableuses et terrasses avec végétation rase, d'aspect steppique, accueillent l'Oedicnème criard (en déclin) et le Vanneau huppé (liste rouge régionale).
La Sarcelle d'hiver (liste rouge régionale), profite des milieux les plus aquatiques.
La zone est également très importante pour le passage des migrateurs (Balbuzard pêcheur, Aigrette garzette, canards, etc), et pour l'hivernage.
Formant avec les deux ZNIEFF du Val de Loire situées de part et d'autre une entité très forte, le présent site s'en distingue par plusieurs critères.
La répartition des milieux, tout d'abord, montre un fort taux de terres cultivées (au détriment des prés), comparable à celui du secteur aval (ZNIEFF 0009-0003), mais bien supérieur à celui du site amont (ZNIEFF 0009-0001). Cet élément est regrettable par rapport à la qualité (voire la quantité...) de l'eau, et à la nourriture et à l'abri offert à la faune, notamment migratrice.
Point positif en revanche, la divagation du fleuve n'est pas limitée artificiellement. L'importance des bancs de graviers est cependant un peu plus faible que dans les deux autres ZNIEFF.
Le très grand intérêt ornithologique est à souligner.
La partie médiane de la Loire le long du département de l'Allier présente en conclusion un intérêt patrimonial majeur, et constitue un élément déterminant des deux grands axes alluviaux de la région.
Intégrer au texte les espèces suivantes :
CBNMC : Modification de la ZNIEFF en y incluant souvent le canal latéral pour intégrer plusieurs stations de Thysselinum palustre, Cyperus michelianus, Lindernia palustris, Damasonium alisma, Potentilla supina
La délimitation s'appuie sur le lit moyen du fleuve (inondé annuellement). En effet, les méandres y évoluent irrégulièrement, et le lit mineur est exceptionnellement intéressant par ses groupements végétaux, pour les poissons, pour certains oiseaux nicheu