Ce site occupe la partie sud de l'ample crête cristalline des monts du Forez.
Autrefois toutes pâturées, les pelouses montagnardes sont aujourd'hui soit utilisées activement pour l'élevage, dans la partie sud plus basse et proche de hameaux, soit transformées en landes montagnardes comme dans la majeure partie du secteur nord, soit encore remplacées par des plantations d'Epicéa.
Trois tourbières importantes prennent place dans des replats ou vallons. Le haut-marais (habitat déterminant) y domine, accompagné d'une surface plus faible de marais de transition (habitat déterminant) et de bas-marais acide, et environné de prairies humides, milieu que l'on retrouve dans plusieurs creux ou replats en dehors des tourbières proprement dites. Ces tourbières sont suivies scientifiquement par l'Université de Rennes.
L'intérêt botanique est lié aux tourbières avec plusieurs espèces protégées, l'Andromède, la Droséra à feuilles rondes, l'Andromède et la Canneberge.
Les zones humides abritent divers batraciens dont le Triton alpestre (limite d'aire).
La Vipère péliade (liste rouge régionale) fréquente tourbières et landes.
Parmi les oiseaux, on note deux rapaces de la liste rouge régionale, les Busards Saint-Martin et cendré, liés aux milieux ouverts. 3 espèces à surveiller fréquentent également les landes et zones ouvertes: le Venturon montagnard et le Pipit spioncelle, liés à une certaine altitude, et le Faucon crécerelle.
Ce sont donc les tourbières et les milieux semi-ouverts montagnards qui sont à l'origine du grand intérêt biologique de la zone. Ces milieux sont directement menacés par l'enrésinement et son corollaire le drainage, qui ont déjà été largement mis en oeuvre et continuent à l'être.
Complexe tourbeux important situé dans la partie sud des monts du Forez, à l'ouest de la vallée de l'Ance dans un contexte pastoral et agricole encore vivant et proche des types d'exploitation traditionnels.
Site intéressant, présentant une bonne diversité de milieux tourbeux dont l'état de conservation est étroitement lié à ces activités anthropozoogène.
Présence de 7 habitats d'intérêt européen dont deux prioritaires : hauts-marais actifs à Sphaigne (51.5) sous-forme de buttes ombrominérotrophes isolées dans les bas marais (Avenello flexuosae-Sphagnetum capillifolii Thébaud et Pétel) ou bien d'îlots de haut-marais depuis les stades actifs (Sphagnetum magellanici typicum Kästner et Flössner 1933) jusqu'aux stades évolués et asséchés (Eriophoro vaginati-Vaccinietum uliginosi de Foucault 1999. ; ces hauts-marais cependant apparaissent surtout sous des formes dégradées (51.2) à cause de la fréquentation par le bétail. Un petit ilôt boisé à Betula pubescens et Pinus sylvestris continue un reste dégradé par le pâturage de forêt sur tourbe (44.A2) du type Vaccinio uliginosi-Pinetum sylvestris Kleist 1929 une grande partie de la zone est représentée par des prairies humides tourbeuses oligotrophes ou oligomésotrophes à Molinia caerulea et Juncus acutiflorus (37.3) ; quelques marais de transition et tremblants existent dans le complexe (54.5) ainsi que des îlots de landes pastorales (31.2) sur les affleurements du socle minéral ; les prairies de fauches montagnardes relevant du Centaureo nigrae-Poetum chaixii Thébaud (38.3) forment l'élément essentiel des zones non tourbeuses.
Le site revêt un certain intérêt floristique avec Vaccinium oxycoccos (protection régionale), présent en plusieurs stations. On trouve aussi Dactylorhiza fistulosa, Orchidacée très rare dans toute la partie granitique de l'Est de l'Auvergne. Dicranum bergeri, bryophyte boréale assez rare en Auvergne, typique des stades asséchés à érodés des hauts-marais ombrotrophes est présente sur le site.
Ce site sonstitue une tête de bassin hydrographique (Sources de la Ligonne) jouant un rôle régulateur et autoépurateur important. Il s'agit d'un ethnoécosystème proche des modèles traditionnels et typique de la régono du Haut-Forez.
CBNMC : Contours de la ZNIEFF modifiés notamment pour inclure des stations de Lycopodium clavatum
CBNMC : La délimitation englobe la Haute-Chaume de bonne intégrité, en particulier les milieux tourbeux (critères de milieux, d'espèces, de fonctionnalité) et exclut les zones endommagées (enrésinement, drainage).
PNRLF : Délimitation centrée sur les milieux tourbeux constitués d'une partie nord-ouest cartographiée (Pouvaret, 2007) et d'une partie sud-est non cartographiée mais visitée en 2002 (Desfougères & Thébaud). L'ensemble comprend aussi les bas-versants et zones périphériques et intermédiaires entre les deux zones tourbeuses, couverts de prairies de fauche montagnardes et formant une partie du bassin versant.