La ZNIEFF des "Gorges de Colombières" est située au nord-ouest du département de l'Hérault, dans le Parc naturel régional du Haut-Languedoc. Elle englobe le bassin versant du ruisseau d'Arles, sur le flanc oriental du Caroux, au nord de Colombières-sur-Orb. Elle couvre près de 320 hectares compris entre 230 et 1030 mètres d'altitude.
Le Caroux et la Cabrière à l'est sont des montagnes situées au sud-est des Monts de l’Espinouse. Cet ensemble est né du désordre tectonique qui a secoué le vieux bouclier hercynien lors de l’orogenèse pyrénéenne. Il est constitué de gneiss et de migmatites, des roches métamorphiques qui affleurent largement et qui sont à l'origine de versants particulièrement abrupts et spectaculaires. Entre le sommet tabulaire du Caroux et la Cabrière, le petit ruisseau d'Arles entaille profondément les assises gneissiques et forme une gorge encaissée sur près de 600 m de dénivelé, bordée de versants rocheux escarpés entrecoupés de couloirs boisés. Les forêts de feuillus se concentrent à proximité immédiate des cours d’eau et au niveau de versants abrités. Ce sont des peuplements de chênes, Chêne vert dans la partie basse, Chêne pubescent ou sessile dans les parties supérieures, de hêtre dans les zones peu exposées au soleil et dans les parties hautes, et secondairement de châtaignier. Les plantations de conifères sont absentes, sinon rares, en raison des difficultés d'accès. Le reste du territoire est colonisé par une végétation herbacée clairsemée ou arbustive au sein de laquelle les portions de roche nue occupent une place importante.
L'intérêt de la ZNIEFF repose sur la flore. Les zones rocheuses hébergent deux espèces patrimoniales de saxifrages : le Saxifrage de Clusius (Micranthes clusii), espèce rare liée aux rochers siliceux frais à suintants et dont l'aire est morcelée sur le sud du Massif central et les Pyrénées ; le Saxifrage de Prost (Saxifraga prostii), endémique à aire restreinte très rare du sud du Massif central inféodée aux rochers siliceux secs.
Dans les landes et les pelouses rocailleuses des versants, plusieurs autres plantes déterminantes sont à ajouter : la Marguerite de Montpellier (Leucanthemum monspeliense), endémique du sud du Massif central ; le Réséda de Jacquin (Reseda jacquinii), endémique des Cévennes et de l'est des Pyrénées ; le Ciste en ombelle (Cistus umbellatus subsp. umbellatus), plante à distribution atlantique ; l'Aïropside délicat (Airopsis tenella), petite graminée annuelles méditerranéenne rare ; la Minuartie condendée (Minuartia recurva subsp. condensata).
Le territoire retenu englobe l'ensemble du ravin de Colombières, depuis la bordure du plateau du Caroux en amont, jusqu'au bas de versant dans la vallée, à la limite des zones urbanisées. La délimitation s'appuie principalement sur des limites naturelles : des lignes de rupture de pente et des lignes de crêtes.
Au nord, ce sont des sentiers (dont le GR7) qui la matérialise. Au sud, le périmètre contourne les parcelles construites.