ZNIEFF 910009552
Ranc de Banes

(n° régional : 30092062)

Commentaires généraux

La ZNIEFF du "Ranc de Banes" se situe à cheval sur les départements du Gard et de l'Hérault entre les villes de Ganges et de Sumène. D'une surface approchant les 700 hectares, elle englobe l'ensemble de la crête rocheuse et les versants attenant du Ranc de Banes, ainsi que la portion des gorges du Rieutord située au droit du Ranc de Banes. La réserve naturelle régionale de Combe Chaude est entièrement incluse dans ce périmètre, et l'altitude varie entre 163 et 738 mètres.

Ce territoire se situe sur la bordure méridionale des premiers reliefs cévenols. Il est marqué par des affleurements calcaires massifs du Jurassique, au contact immédiat des premiers affleurements schisteux et gréseux en limite nord et ouest. A la manière d'un causse, ces assises calcaires dessinent des versants abrupts rocailleux ou ébouleux dominés par des falaises. Dans ce contexte, la végétation est dominée par des forêts de Chêne pubescent essentiellement, et de Chêne vert dans les zones les plus rocheuses comme sur les lapiaz des crêtes. En raison du caractère rocheux prédominant sur les versants, les crêtes et les vires rocheuses, ces bois sont le plus souvent peu denses et associés à des formations végétales basses telles que des garrigues, des pelouses rocailleuses ouvertes et à des végétations clairsemées partout où la roche est à nu.

L’intérêt écologique du site est multiple et en lien avec sa situation géographique entre Méditerranée et Cévennes, et les habitats rencontrés. Il repose aussi bien sur la flore que ses diverses composantes faunistiques.

De nombreuses grottes, cavités naturelles et anciennes mines sont dispersées sur tous les versants. Elles constituent des sites importants pour la reproduction et/ou l'hivernage des chauves-souris. Parmi les espèces recensées, certaines sont d'intérêt patrimonial comme : le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole, protégée aux niveaux national et européen ; le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale), espèce également méditerranéenne fréquentant surtout les régions chaudes de plaine et les contreforts montagneux ; le Petit Murin (Myotis Blytthii) ; la Grande Noctule (Nyctalus lasiopterus). La grotte des Camisards accueille notamment des effectifs conséquents de Minioptère de Schreibers en hibernation.

Les falaises qui dominent les gorges du Rieutord sont propices à la reproduction du Martinet à ventre blanc (Tachymarptis melba) et du Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax). Au niveau des vires et des barres rocheuses, elles constituent un refuge pour des plantes rares. C'est le cas en particulier de l'Ancolie hirsute (Aquilegia viscosa subsp. hirsutissima), endémique languedocienne connue de moins de 20 communes entre l'est des Pyrénées (Mont Coronat) et la partie méridionale des Causses. Le Ranc de Banes représente la dernière localité connue de cette espèce vers le nord et l'est. D'autres plantes sont notées dans ces mêmes situations : le Daphné des Alpes (Daphne alpina) ; la Sabline hérissée (Arenaria hispida), endémique des Causses ; la Campanule à belles fleurs (Campanula speciosa).

Au niveau des milieux ouverts, constitués par les pelouses rocailleuses, les garrigues, les ourlets et autres matorrals arbustifs, plusieurs espèces d’insectes patrimoniaux y trouvent des conditions favorables à leur développement. Chez les orthoptères, citons notamment la Magicienne dentelée (Saga pedo), espèce protégée au niveau national, le Criquet du bragalou (Euchorthippus chopardi) et l'Arcyptère bariolée (Arcyptera fusca). Une diversité intéressante en rhopalocères est également connue sur la ZNIEFF avec notamment un cortège lié aux pelouses sèches et aux garrigues abritant des espèces telles la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce protégée au niveau national, l'Azuré de l'orobe (Polyommatus daphnis), la Grande Coronide (Satyrus ferula), la Mélitée des linaires (Melitaea deione), le Chevron blanc (Hipparchia fidia), le Fadet des garrigues (Coenonympha dorus) ou encore la Zygène de la coronille (Zygaena ephialtes). Les lisières et les bois clairs fournissent également des habitats favorables à l’entomofaune avec notamment la présence du Morio (Nymphalis antiopa).

Les formations végétales ouvertes et semi-ouvertes hébergent également la reproduction de la peu commune Fauvette pitchou (Sylvia undata) et du Monticole bleu (Monticola solitarius). La flore compte également quelques espèces déterminantes comme : le Cynoglosse pustuleux (Cynoglossum pustulatum) ; le Tabouret bleu (Noccaea caerulescens subsp. caerulescens) ; la Marguerite vert-glauque (Leucanthemum subglaucum), endémique du sud du Massif central ; la Férule glauque (Ferula glauca) ; la Vesce de Loiseleur (Ervilia loiseleurii).

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de la ZNIEFF retient la vallée du Rieutord au droit du massif calcaire du Ranc de Banes, ainsi que les espaces rocheux et versants associés. Il est matérialisé par :

- au nord, le thalweg descendant du col du Lac, relayé vers l'ouest par un sentier qui descend sur Sumène ;

- à l'ouest, l'ancienne voie ferrée au sud de Sumène sur un peu plus de 800 , puis en rive droite du Rieutord, par la ligne de crête passant par la Serre de Tourrière, les Jumeaux et le Mont Méjan, et une ligne de thalweg au-dessus du Pont des Chèvres ;

- au sud-est, en rive gauche du Rieutord, une ligne de crête remontant au-dessus des Baumelles et la courbe de niveau des 500 m pour prendre en compte l'ensemble des versants de la crête du Ranc de Banes ;

- à l'est, une ligne de thalweg et une ligne de crête descendant sur le col du Lac.