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La ZNIEFF de la "Trancade d'Ambouilla" se situe dans la région du Conflent, sur les communes de Corneilla-de-Conflent et Ria-Sirach. Elle englobe le massif calcaire qui domine la vallée de la Têt en rive droite, à l'aval de sa confluence avec la rivière de Cadi. La zone d'emprise sur le massif s'étend sur un peu plus de 300 hectares et varie entre 400 et 813 mètres d'altitude.
Le massif de la Trancade d'Ambouilla forme une sorte de plateau qui domine en rive droite la vallée de la Têt sur près de 400 m de dénivelée, avec un versant abrupt et très escarpé. Il est formé par la terminaison orientale d'une puissante assise calcaire du Dévonien qui affleurement largement en rive gauche de la Têt sur les versants nord et sud du Mont Coronat. Cet affleurement calcaire est une singularité écologique de premier ordre dans un contexte de montagnes dominées par les roches siliceuses. Il est à l'origine de l'intérêt floristique, et dans une moindre mesure entomologique, des lieux.
Sur les versants et la bordure du plateau, le caractère boisé est dominant. Il s'agit d'une forêt de Chêne pubescent (Quercus pubescens), de Chêne vert (Quercus ilex) et de Pin de Salzmann (Pinus nigra subsp. salzmannii). Des plantations anciennes de Pin noir d'Autriche (Pinus nigra subsp. nigra) ont également eu lieu. Dans les lisières et clairières de ces formations, les pelouses xériques hébergent des plantes patrimoniales comme : la Gesse à vrilles (Lathyrus cirrhosus) ; la Gesse blanchâtre (Lathyrus pannonicus var. asphodeloides) ; l'Aster rigide (Galatella sedifolia subsp. rigida) ; le Gaillet glauque (Galium glaucum) ; l'Epipactis de Klein (Epipactis kleinii) ; la Lentille noirâtre (Vicia nigricans)...
Au nord et à l'ouest, les versants abrupts et escarpés plongeant dans la vallée de la Têt sont marqués de falaises et rochers qui émergent de la forêt. A la faveur de ces affleurement rocheux prospèrent deux plantes à affinités ibériques dont il s'agit là de l'une des rares localités françaises et régionales : l'Alysson de Lapeyrouse (Hormathophylla lapeyrousiana), plante endémique de l'est de l'Espagne atteignant sa limite nord dans le Conflent ; le Fumeterre à neuf folioles (Sarcocapnos enneaphylla), plante à répartition ibérique et maghrébine, présente en France uniquement dans les Pyrénées-Orientales au niveau de 3 localités, celle du Conflent étant la plus importante. Les barres rocheuses abritent aussi le Camérisier des Pyrénées (Lonicera pyrenaica), endémique des Pyrénées, et la Campanule à belles fleurs (Campanula speciosa).
Au niveau du plateau, les zones anciennement agricoles conservent quelques espèces liées aux pelouses sèches et aux cultures. C'est là que s'observent d'autres plantes déterminantes, notamment des messicoles comme l'Adonis couleur de feu (Adonis flammea) ou encore la Passerine (Thymelaea passerina subsp. passerina).
En ce qui concerne la faune, les enjeux sont liés aux insectes, et plus spécifiquement aux papillons. Plusieurs espèces déterminantes sont relevées dans les pelouses et les ourlets avec notamment : l'Azuré de la chevrette (Cupido osiris), qui recherche les pelouses à sainfoin (Onobrychis sp.) pour sa chenille ; l'Azuré de la sarriette (Pseudophilotes baton) dont les plantes hôtes sont diverses espèces de la famille des Lamiacées (genres Thymus, Lavandula, Satureja) ; la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce protégée...
La ZNIEFF vise l'ensemble de l'affleurement calcaire situé en rive droite de la Têt et à l'aval de sa confluence avec la rivière de Cadi. Elle prend en compte les versants, depuis leur partie inférieure jusqu'à leur partie sommitale, ainsi que la partie nord du plateau.
Son contour s'appuie principalement sur des éléments anthropiques linéaires :
- au nord et à l'ouest, la limite de la forêt en bas de versant respectivement dans les vallées de la Têt et du Cadi. Cette limite est notamment matérialisée par l'ancienne voie ferrée, des zones anthropiques (centrale hydroélectrique, cimetière, abords du village de Villefranche-de-Conflent), des lisières avec des parcelles agricoles ;
- au nord-est, le canal de Boera et la ligne de thalweg du ruisseau de la Polit ;
- à l'est, au niveau du plateau, des routes, des chemins et des sentiers ;
- au sud, la ligne de thalweg au-dessus du mas de Llec, permettant de relier le plateau à la vallée du Cadi.
