La ZNIEFF de la "Prade de Montescot" est située dans la plaine du Roussillon, à cinq kilomètres au sud de Perpignan. Elle s'étend dans une large dépression dont elle englobe la partie la plus humide sur plus de 360 ha. Avec une altitude variant entre 8 mètres pour le point le plus bas, et une trentaine de mètres pour le plus élevé, elle est faiblement encaissée, sur une profondeur de 3 à 5 m en moyenne par rapport aux terrains limitrophes.
Comme les autres dépressions recensées dans cette partie du Roussillon, la Prade de Montescot est une cuvette fermée d'origine éolienne qui s'est creusée au détriment des affleurements de sables et limons du Pliocène. Son fond est colmaté par des colluvions de remplissages hydromorphes et halomorphes, issus des écoulements périphériques. Ces matériaux fins et imperméables permettent le développement de prairies humides variées selon le niveau d'hydromorphie et de salinité des sols. L'ensemble est ponctué de haies et de buissons le long des canaux, des fossés et en limite de parcelles, ce qui confère au paysage un aspect bocager.
Le bassin versant alimentant cette dépression est occupé par des activités agricoles. Il est de taille assez réduite, limité au sud par le cours du Tech, à l'ouest par la Prade de Bages et au nord par la Prade de Villeneuve-de-la-Raho qui a été transformée en plan d'eau. L'exutoire de la prade est formé par l'Agula de la Mar qui se jette dans l'étang de Canet.
La diversité des types de milieu, leur imbrication et les durées de submersion, sont à l'origine de la diversité faunistique et floristique particulière de la ZNIEFF.
Plusieurs espèces d'oiseaux rares y sont nicheurs : le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), limicole en déclin en France, nicheur occasionnel sur ce site ; le Rollier d'Europe (Coracias garrulus), également nicheur dans des nichoirs et dans les arbres constituant certains alignements ; la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) ; le Torcol fourmilier (Jynx torquilla) ; le Pic de Sharpe (Picus sharpei)... D'autres espèces d'oiseaux trouvent en ce lieu des conditions propices pour leur alimentation, c'est le cas par exemple de certains rapaces tels que le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) et le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), et de hérons comme la Grande aigrette (Ardea alba) ou le Héron pourpré (Ardea purpurea).
Parmi les autres groupes faunistiques, une espèce très rare de batracien se reproduit au sein de la zone, le Crapaud catalan (Alytes almogavarii). C'est un endémique de du versant sud de l'est des Pyrénées, actuellement connu de la région Occitanie que de ce site.
Concernant la flore, les prairies abritent un cortège d'espèces rares et/ou protégées inféodées aux végétations humides, dont :
- la Pulicaire de Sicile (Pulicaria sicula), caractéristique des mares et dépressions temporaires méditerranéennes ;
- la Cresse de Crête (Cressa cretica), plante typique des prés salés méditerranéens ;
- la Jacinthe romaine (Bellevalia romana), inféodée aux prairies humides d'eau douce, en régression sur tout le littoral méditerranéen du fait de la disparition de son habitat ;
- la Massette de Laxmann (Typha laxmannii), présente dans les fossés de la dépression ;
- le Pigamon jaune (Thalictrum flavum), plante des milieux humides d'eau douce, commune dans le nord-est de la France, mais très rare dans le sud où elle trouve refuge dans quelques zones humides littorales.
La ZNIEFF englobe l'ensemble des prairies humides situées au coeur de la dépression de Montescot. Le périmètre suit globalement les limites entre les parcelles de prés humides et les cultures. Il correspond également à une limite micro-topographique (léger surélévation des parcelles agricoles) et pédologique (limite des sols hydromorphes). Le tracé contourne les zones urbanisées (Mas Val Marie et le golf qui lui est attenant, une zone de lotissement au niveau de Villeneuve-de-la-Raho au nord, le Mas de Bellric et une parcelle agricole, les abords du bourg de Montescot au sud), ainsi que les infrastructures linéaires (voie ferrée et route nationale 114 à l'est).