La ZNIEFF de la "Plaine et marais du Vieux Vistre" se situe dans la plaine littorale, entre les étangs de la Petite Camargue et l’étang de l’Or, au sud du village du Cailar. Elle forme une zone humide d’eau douce faite de marais, de roselières et de prés pâturés. De nombreux cours d’eau convergent dans cette plaine, le Vistre canalisé, son principal drain, mais aussi le Rhôny, la Cubelle et le Vieux Vistre. Elle s’étend sur 866 ha de terrains plats, situés entre 0 et 2 m d’altitude. Elle est bordée à l’est par le coteau sec de la Costière nîmoise et au sud par les marais de la Camargue gardoise. L’ensemble s’insère dans un paysage agricole bocager constitué de prés et de haies de frênes et peupliers. Il est quadrillé par une multitude de fossés, de roubines et de canaux. Les prés sont pour la plupart utilisés pour le pâturage (manades de chevaux et taureaux), tandis que les roselières sont exploitées pour la production de sagne.
Du fait de la topographie plane, ce territoire présente des conditions d’hydromorphie marquées, d’une part par les cours d’eau qui le desservent, les crues du Vistre peuvent être importantes, d’autre part par les ruissellements et écoulements latéraux à la vallée, notamment du fait de résurgences localisées au pied des Costières qui alimentent marais et prairies humides en bordure. Ces éléments permettent ainsi de distinguer trois grands ensembles :
- des prairies humides, des friches et quelques cultures dans la moitié nord ;
- une roselière et des marais dans la partie est aux "Clapières" ;
- des prés salés dans la partie sud au "Bagarel".
La ZNIEFF abrite une faune très riche et caractéristique des zones humides. Le cortège avifaunistique se compose d'oiseaux paludicoles et d'oiseaux laro-limicoles caractéristiques des roselières et des prés salés inondés :
- la Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon), petit passereau méditerranéen régulier dans ces habitats, mais rare en France ;
- le Panure à moustaches (Panurus biarmicus) ;
- le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus witherbyi) ;
- le Butor étoilé (Botaurus stellaris), héron sédentaire dont les populations sont en régression en France ;
- le Héron pourpré (Ardea purpurea) ;
- la Nette rousse (Netta rufina), un des canards nicheurs les moins abondants en France et dont les effectifs nicheurs sont en déclin ;
- la Talève sultane (Porphyrio porphyrio), espèce qui fréquente les zones humides riches d'une abondante végétation palustre dont elle se nourrit ;
- l’Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus)…
D’autres oiseaux non strictement inféodés aux milieux humides fréquentent également la zone. Dans les arbres des haies bordant les cours d’eaux et les roubines sont notés la nidification du Rollier d'Europe (Coracias garrulus) et du Coucou geai (Clamator glandarius), tandis que les prés accueillent l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax).
Dans les autres groupes faunistiques vertébrés sont encore enregistrés : la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), l'une des deux seules tortues aquatiques indigènes de France et menacée de disparition ; la Grenouille de Pérez (Pelophylax perezi), espèce fortement menacée par la Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus), espèce exotique.
Les insectes comptent également plusieurs espèces patrimoniales des zones humides : la Diane (Zerynthia polyxena), papillon dont la plante hôte de la larve est une aristoloche ; la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), libellule unique représentante du genre Oxygastra, dont l'aire de répartition se limite principalement à l'Espagne et à la France ; le Criquet tricolor (Paracinema tricolor subsp. bisignata), endémique de l’ouest de l’Europe…
Concernant la flore, de nombreuses espèces patrimoniales typiques des prés salés et des marais d’eau douce méditerranéens sont recensées : la Cresse de Crête (Cressa cretica), espèce du littoral méditerranéen liées aux sols nus temporairement inondés et saumâtres ; le Plantain de Cornut (Plantago cornuti), espèce très rare liée aux prés et marais alimentés en eaux douce salés ; le Jonc fleuri (Butomus umbellatus) ; la Nivéole d'été (Leucojum aestivum) ; l'Euphorbe des marais (Euphorbia palustris) ; le Pissenlit de Rai (Taraxacum raii), caractéristique des prairies humides et inondables d’eau douce ; le Crypside piquant (Crypsis aculeata), graminée annuelle typique des sols temporairement inondés et des gazons amphibies en milieu légèrement saumâtres…
La ZNIEFF englobe les marais et prairies humides qui forment la basse plaine du Vistre au sud du Cailar. Elle est bornée par :
- au nord, la route D104 ;
- à l'est, la route D135, une piste et le Vieux vistre jusqu'au Canal du Rhône à Sète, en excluant les parcelles cultivées en vigne, ainsi qu'un bâti et les parcelles attenantes non humides ;
- au sud, le marais de la Musette (inscrit en ZNIEFF) ;
- à l'ouest, des limites de parcelle séparant la ZNIEFF de la plaine agricole d'Aimargues.
La ZNIEFF exclut les mas situés en bordure du périmètre.